Subterranea...

Lundi 02 novembre 2008. 18h30.
Le Soleil continuait sa route inexorable vers l'ouest, jouant avec les sommets alentours et les nuages grisâtres du mois de novembre. L'inquiètante pénombre était en train de remporter son combat contre la si douce lumière.
Le sentier menant vers l'endroit qu'indiquait les coordonées GPS devait être agréable à suivre par jours de beaux temps, mais avec la nuit pointant son nez et la lumière s'éteignant peu à peu, l'endroit devenait sinistre et lugubre.

On distinguait clairement que le chemin avait été emprunté récement, vu la profondeur et la largeur des traces de pneus, le véhicule devait être lourd et puissant.
Quelle idée de se rendre dans cet endroit isolé, éloigné d'environ un kilomètre de la première habitation, une ferme proposant de vendre son miel de sapin artisanal fait maison, et du double pour se rendre au village le plus proche: Lembach.
Après avoir perdu quelques précieuses minutes à l'entrée du village, en raison des processions de coutumes en ce jour du 2 novembre, jour des défunts; et quelques instants après avoir quitté l'asphalte, symbole de civilisation, la route se poursuivit donc par ce sentier forestier, serpentant à flanc de colline, en direction du point d'arrivée du navigateur GPS.
Un phare de moto se frayait son chemin dans l'obscurité qui se faisait de plus en plus présente, pour finir par s'immobiliser à une petite centaine de mètre d'une maison isolée. Un homme mit pied à terre et retira son casque qu'il déposa sur l'engin. Son allure et ses gestes posés laissaient présager un âge avancé. Il s'affaira sur le "side" de sa moto, car en y regardant de plus près, il s'agissait bien d'un ancien et magnifique side-car.
Il scruta les alentours, laissant sa vue s'adapter à l'obscurité. Il ne mit pas lontemps à découvrir, dissimulé légèrement en contrebas, dans un sinueux sentier en cul-de-sac, que n'autorisait l'accès qu'une voiture de type 4x4, comme celle présente: un magnifique Porsche Cayenne.
Le véhicule , au vue de la topologie des environs, était fort bien dissimulé,et seule une personne prudente et avisée, aurait pu penser à cacher ainsi son véhicule.
L'homme entama sa progression, et sa vigilance s'accroissait au fil de son avancé vers la maison.
Arrivé à mi chemin, une forme se démarqua à l'orée de la forêt.
Cachée derrière un grand chêne, une ravissante créature se montra aux yeux de l'homme, tenant une boîte à la main.
Face à la surprise que produisit l'évenement, le sang de l'homme se glaça dans ses veines.. mais il reprit très rapidement ses esprits et fit face à la belle: " ...qui...qui est là ?...qui êtes vous ?..."
La femme ne broncha pas et resta stoïque, continuant de jauger l'homme. Tout en elle dégageait sensualité. Elle était d'une beauté époustouflante, avec sa tenue de "circonstance", un beau treillis très moulant, un top mettant en avant un très beau 95 D, et un gilet multipoches tout à fait approprié à l'environnement. Ses cheveux étaient d'un noir très pur et elle ne devait guère avoir plus de 25 ans.
Elle était vraiment magnifique et l'homme, malgré une cinquantaine bien tassée, des cheveux et une barbe rousse se mariant parfaitement avec son âge, et des lunettes de vue façon "John Lennon", ne pu réprimer un regard admiratif.
Il la contempla de bas en haut, tel un jeune étudiant, en s'attardant sur sa voluptueuse poitrine. Il finit par reprendre son sang froid, en se disant qu'une personne de son rang devait savoir se contrôler.
Une seconde surprise se produisit quelques secondes plus tard. En effet, un petit point rouge était apparu au niveau du coeur de la belle...un si magnifique sein gauche...
"...par Saint Georges...", dit l'homme en levant un sourcil, " ...que se trame t-il encore...!"
Mais les dires de l'homme ne furent pas utiles, car l'instinct de la belle avait déjà joué son rôle. Elle avait déjà pris connaissance de la situation peu enviable dans laquelle elle se trouvait.
Ce qu'elle subodorait depuis le commencement, était en train de se mettre en place, comme des pièces sur un échiquier...elle était bel et bien piégée !...
"...prenez pas le risque de bouger si vous tenez à vot'peau !..."
Une troisième force en présence !
"...éloignez vous du Doc !..."
L'homme aux lunettes rondes fut autant surpris que la belle.

La voix provenait d'une vingtaine de mètre en amont, à flanc de colline, certainement bien embusquée...
Le point rouge, lui, ne bougeait pas, aucun tremblement, un souffle parfaitement maîtrisé...Un pro !

Il y avait décidement beaucoup de monde dans un endroit aussi isolé...

Devant l'absence de réaction de la ravissante créature, l'homme embusqué réitéra ses menaces à son encontre.
"...Dernière avertissement !!! Reculez d'un pas...".

Le point rouge, lui, vibrait à peine, même lorsque le prédateur avertissait sa proie. Le souffle était toujours aussi bien maîtrisé.
Puis, telle une ombre, un mouvement rapide se produisit en amont de la scène. L'inconnu avancait d'arbres en arbres, mais avec des déplacements tels qu'il était impossible de le voir précisement.
La cible, elle, était toujours vérouillée...

La belle dévisagea lentement le visage du rouquin. Elle saisit l'étincelle dans ses yeux. Au niveau du décolleté. Classique. mais en même temps c'était pas là sa vraie priorité... Le point rouge aussi trainait de ce côté là, et ça c'était bien plus préoccupant.

Des pros. Des putains de bordel de pédés de pros ! Mais qu'est ce qu'elle foutait dans cette galère ? Les seules lunettes à longue portée qui la braquaient habituellement, c'étaient celles des longues vues et des téléscopes des voisins quand elle se bonzait sur la terrasse, et, occasionnellement, celles des radars sur l'autoroute. Mais là il semblait instinctivement que c'était pas ça...

Le type en face semblait tout aussi désabusé. Elle lui adressa palement quelques paroles dans un sourire qu'elle voulait amical, mais elle sentait bien qu' une contraction au niveau du rictus trahissait sa nervosité :

"Docteur? Euh... Livingstone, I presume ?"

Le petit froncement des sourcils indiquait qu'elle n'était pas capable d'une meilleure répartie.

Elle recula d'un pas , histoire de montrer qu'elle avait bien saisi le sens de l'interdiction de l'approcher. Elle leva doucement les mains,la boîte tenue dans la gauche.

"Je viens juste déposer le paquet, comme convenu. Laissez-moi tranquille maintenant. S'il vous plait."

En général, on ne resistait pas à un "s'il vous plait" de sa part. Mais en général c'était dans d'autres circonstances...

L'homme au cheveux roux analysa rapidement la situation.
Un jour sa curiosité le perdra... mais il s'était déjà sorti de situations bien plus périlleuses, et il n'a pas l'impression que la fameuse personne du rapport de Lafleur fasse partie de l'assemblée.
Conserver les apparences, ne pas manquer d'assurance.

Il lève légèrement les mains en l'air en signe d'appaisement et en regardant dans le sens d'où venaient les voix il dit avec flegme.
"allons, il n'y a pas de raisons de perdre son sang froid, il y'a surement un moyen de trouver un terrain d'entente, entre gentlemen"

Puis, il lève un sourcil en esquissant un sourire en direction de la demoiselle qui, il est bien obligé de le reconnaître, est très séduisante.
Il marmonne à lui même, esquissant un petit sourire de circonstance:
" ...mais enfin Angus, ne sois pas ridicule, tu dois avoir le double de son âge !!!"

Il regarde la belle, et, avec un sourire charmeur d'un homme d'une cinquantaine d'année bien éduqué, il lui dit:
"You presume not so well darling ! je suis le Docteur Mac Flaherty et dans des circonstances plus classiques je dirais que je suis enchanté de faire votre connaissance miss... ?"

La nuit se faisait de plus en plus présente, et l'atmosphère était d'une tension à couper au couteau.
Un léger vent se levait, jouant avec la chevelure de la belle. Le fond de l'air se rafraîchissait.
Le bruissement du vent dans les branchages ajoutait sa touche à ce tableau aux allûres de tragédie grecque.
Au loin, un chien hurlait à la mort...
Flattée...mais crispée quand même... Un homme bien élevé; elle n'en croisait pas si souvent, les plus riches étant souvent les plus grossiers.
Un timide sourire.
"Enchantée, M Mac Flaherty. Vanessa Reinhard, pour servir le Monsieur qui tient l'arme."

Petite courbette génée.
Et puis un peu plus fort :
"Bon ben je vais déposer le colis hein ? Et après je vais partir et vous laisser tranquilles entre gentlemen, d'accord ?"

Tout doucement elle se baissa, et garda le bras gauche bien tendu, le colis clairement en vue et le posa devant elle.

Le tireur embusqué, devant la réaction inattendue que lui propose la belle Vanessa et surtout devant son absence d'hostilité envers le docteur Mac Flaherty, s'approche à pas mesuré vers le milieu du chemin.
L'homme posséde une carrure qui inspire le respect, il est grand et visiblement robuste. Le fusil d'assaut toujours à l'épaule, il relâche néanmoins la pression sur Vanessa.
Tout en s'approchant, il jette un oeil au doc et lui adresse une salutation sobre accompagné d'un hochement de tête:
"doc !..."

Il reporte son attention sur cette très belle jeune femme qui lui fait face, en la regardant de plus près il se rend compte qu'il aurait été dommage de mettre un terme à la vie d'une aussi belle plante.
"que faîtes vous ici?...pourquoi ce rendez vous avec le doc?"

Il regarde ensuite le colis et réajuste son arme à l'épaule, puis d'un geste rapide,sec et précis, coupe le viseur laser tout en regardant Vanessa dans les yeux
Devant le regard incrédule de celle ci, il enchaîne:
"...je n'ai pas besoin de ça !...qu'y a t-il dans cette boîte?..."



Sur cette dernière question il montre la dite boîte d'un mouvement d'arme.

Le vent continuait à s'engouffrer entre les arbres. Un deuxième chien, à l'opposé du premier, commença également à hurler à la mort. Des bruits inquiétants commencaient à se faire entendre tout autour de vous...certainement des petits rongeurs. La vie nocturne débutait dans la forêt...
18h37...

Mac Flaherty n'intervient pas alors que l'inconnu s'approche de lui même et de Vanessa.
Il ne répond au salut du tireur que par un rapide sourire crispé et par une mine songeuse et préoccupée.
Il semble hors de la scène. Son esprit a commencer à être absorbé au moment où Vanessa a déposé la mystérieuse boîte au sol, laissant apparaître le motif étoilé. Il ne fait aucun doute que le doc a déjà vu ce signe auparavant.
Il se passe quelques secondes ou personne ne semble vouloir déranger le doc dans ses pensées.
Ses sourcils se fronce régulièrement et ses lèvres laissent échapper quelques mots comme "...affaire classée...", "...N'guyen..." ou encore "...elle est le contact...".

Puis, soudain intéressé, il regarde Vanessa, attendant une réponse à une question posée par le tireur. Cela le fait sortir de ses pensées et a un effet détonateur sur sa personne.

Il se retourne promptement, puis s'adresse au nouveau venu:
"Il semblerait que ma sécurité vous importe, je ne peux que féliciter celui qui a eu la délicate attention d'y songer mais par Saint André celà signifie aussi que nous sommes dans une situation très dangereuse."

Après cette intervention, il se dirige d'un pas décidé vers son side-car. Il en revint quelques instants plus tard, une malette à la main. Il se place à côté de la boîte puis continu à parler à l'inconnu:
"Je vous conseille de rester sur vos gardes car d'après mes informations il est fort possible que nous recevions bientôt une visite sensiblement plus hostile, comment doit-t-on vous appeler ?"

Il enfile des gants et un masque de chirurgien et entreprend d'ouvrir le coffret avec précaution.
"...espérons qu'il ne s'agisse pas de la boîte de Pandore..."

L'homme regarde le doc s'affairer dans sa malette. A première vue, il s'agissait d'une sorte de kit comprenant tout le nécessaire pour des prélevements de natures scientifiques, on y aperçoit, bien agencés, divers outils du style, pinces à epiler, pinceaux, petit canif et même ... un magnifique scalpel !...
Il finit par lui répondre d'un ton monocorde sans que celui ci ne quitte des yeux la boîte sise devant lui:
"...Enzo !...je veux dire...c'est comme ça qu'on m'appelle ! Enzo..."
18h42...
Après un bref instant, l'attitude d'Enzo changea. Sa préoccupation ne se portait plus sur Vanessa, qui, aussi curieuse qu'une femme peut l'être, observait attentivement les gestes précis du doc.
Il commenca à scruter l'obscurité, comme un chasseur cherchant une proie invisible.
Il ressera l'étreinte autour de son arme et ralluma son viseur laser. Mais cette fois ci, ce n'était pas la poitrine de la belle qui était visé. Enzo se déplaca vers la lisière des arbres, son viseur balayant la nuit.
Il dit d'un ton où l'on pouvait deviner l'inquiétude
"y'a quelque chose qui clôche! "
Le vent avait reprit de plus belle et les bruits se faisaient plus proches. Les chiens, eux, n'hurlaient plus...
Il s'était éloigné d'une petite dizaine de mètres de Mac Flaherty et de Vanessa, quant son visage blémit littéralement dans la nuit.
Durant un laps de temps très court, il désséra l'étreinte de son arme avant de se resaisir.
"Faut qu'on bouge!...VITE !"
Il se précipita vers les deux autres, l'arme au poing, en leur demandant prestement de se bouger le cul.
"VITE, VITE !!! ...doc prenez la boîte!"
Il regarda autour de lui.
"La maison...VIIIITE!..."


Le coeur de Vanessa avait failli s'arrêter.
Quand Enzo était sorti des fourées, elle se senti un peu mieux : elle voyait maintenant la menace. Grand, musclé, très musclé, avec un gros gros calibre...un gros problème de libido surement...

Bon la boite était livrée. Y'avait plus qu'à se barrer. Les types semblaient attendre quelque chose d'elle, mais elle venait d'être dérangée dans sa douche, envoyée plus ou moins de force dans ce trou paumé, braqué par un fusil d'assaut...bref pas envie d'être bavarde. En plus ils n'avaient l'air ni riches ni crédules.
Alors elle avait déjà tourné les talons et s'en allait rejoindre sa caisse quand l'aut'gros pro un peu bourrin cria de courir vers la maison.
C'est l'instinct qui parla plus que la raison... mais la raison était d'accord... Elle piqua un sprint vers la maison.

Tout en regroupant rapidement ses affaires dans la malette, Mac Flaherty dit sur un ton exaspéré.
"Par Saint André, j'avais espéré avoir un peu plus de temps!"

Le doc décide de faire confiance au jugement certainement professionnel de Enzo.
Il agrippe sa malette, se saisit de la boîte, et commence sa progression vers la maison au pas de course.
"...de toute façon...pfff...nous étions trop exposés...pfff...nous serons mieux...pfff... à couvert...pfff..."

18h47...La maison se rapproche. Plus que quelques mètres. Derrière vous, des pas de course et des craquements de branches se font entendre...
La porte d'entrée de la maison se rapprochait à bonne vitesse. Vanessa mènait le groupe, devançant Enzo, ce dernier attendant le doc en jetant moultes regards inquiets en direction de la forêt, son arme prête à cracher le feu...
La question qui trottait dans la tête de chacun était: "est ce que la porte va s'ouvrir?"
La question était somme toute assez judicieuse.
Il ne faisait aucun doute que la maison avait été laissée à l'abondon depuis pas mal de temps, au vu des hautes herbes qui formaient un enchevêtrement chaotique sur les quelques marches menant à la porte, et l'état général de délabrement de l'ensemble.
La maison avait tout pour plaire aux gens qui recherchaient la discrétion, et l'isolement était certainement son atout principal...
Vanessa fut donc logiquement la première à arriver devant la maison. Après avoir bondie avec grâce et célérité au dessus des mauvaises herbes, la porte se présenta à elle.
Celle ci, non sans un grincement douloureux soulignant encore plus la vétusté du batiment, ne lui opposa guère de résistance.
Ses deux compagnons ne tardèrent pas à la rejoindre, réussissant également à atteindre leur but sans rencontrer de difficultés.
Enzo fut le dernier à rentrer, et il referma rapidement la porte derrière lui dans un claquement sourd, provoquant au passage une explosion de poussière tout autour de la porte.
Quoi qu'il y ait eu dehors, une porte se dressait maintenant entre les trois protagonistes et l'origine de la peur de Enzo...
Enzo, le dos plaqué contre la porte, sorti rapidement son 9mm équipé d'un night shot, et balaya l'endroit d'un geste ample. Le doc aperçu le premier l'interrupteur à la droite de la porte et l'actionna.
Une petite ampoule d'environ 45 watts éclaira la pièce.

18h49...
Sur le mur nord, une vieille armoire se tient difficilement sur ses pieds, une couche de poussière pesant de tout son poids sur elle.
Une petite commode vide poche se trouve à l'angle sud-ouest, elle comprend 3 tiroirs dont le dernier était manquant. Là aussi, la poussière soulignait l'absence de vie dans cette maison.
Une petite lucarne à la vitre intacte mais crasseuse, surplombe la commode.
Un vieux porte manteau auquel il manque 2 crochets se trouve dans le coin sud-est. Une parka rongé par les mites pend à un des crochets restant. Depuis combien de temps...?
La surface du sol est envahie par la saleté et un petit couloir mène vers une porte.

"Nous sommes suivis et ça ne présage rien de bon !"

Enzo semble réfléchir un instant. Il se rapproche instinctivement de la petite lucarne surplombant la commode et d'un geste de la manche, essuye un peu les parties crasseuses de la surface vitrée pour pouvoir analyser la situation à l'extérieur. Il essaye de voir plus précisement ce qui les traque dans ces bois sombres, et maintenant lugubres ...
Il jette également un coup oeil rapide dans la direction de Vanessa, qui en plus d'être canon, avait l'air assez solide... peut être trop même !
Après un cour instant, où le temps semblait figé, il reprend:
"Nous sommes encerclés ! Je ne sais pas encore ce qui nous menace ! On a le choix entre tenir un siège ou tenter de s'éclipser par cette petite porte au fond du couloir mais dieu seul sait quelles surprises cette issue nous réserve ! Perso, j'opte pour la deuxième ! Je pense qu'on a peut de temps pour se décider !"

Vanessa reprit son souffle et tenta de faire le point sur la situation. Mais qu'est-ce qu'un type comme Enzo, armé jusqu'aux dents pouvait fuir ? Et elle ? Son paquet était livré. Qu'est-ce qu'elle fichait encore là ? Et ... et merde !
"...sfffiiit..."
D'un petit sifflement, Vanessa cherche à attirer l'attention de Enzo, le porte-flingue. Elle lui indique la porte du fond par des gestes précis. Puis elle chuchote à son attention:
"C'a a bougé là... Sûre!..."

Elle attend que Enzo quitte son point d'observation et se mette en position en face de la porte.
Pendant ce court instant, où la tension était palpable, elle en profite pour se plaçer contre le mur à côté de celle-ci. Puis d'un geste rapide elle dégaine une arme de son holster qu'elle portait à l'arrière de la ceinture, enleve la sécurité et ouvre la porte sans se montrer dans l'encadrure.
Toutes ces actions semblaient se dérouler au ralenti...
Il est 18h52...
...et personne ne se trouve derrière la porte !...à part l'obscurité que dérange le nightshot du 9mm de Enzo.
"il est hors de question de ressortir... j'espère juste que nous ne sommes pas piégés"

Mac Flaherty sors une lampe torche de sa malette et en braque le faisceau dans l'obscurité de la porte.

Le faisceau de la lampe de Mac Flaherty balaya la zone inconnue, mais à part le mur à la tapisserie ravagée par la moisissure se trouvant un peu plus loin derrière la porte, il n'y avait rien !...
Vanessa ferma les yeux un instant, souffla un coup et, du même geste qu'elle avait eu pour l'ouvrir, referma la porte.
Enzo et le doc avaient les yeux rivés sur la jeune femme.

D'un pas déterminé, elle attrapa la veste accrochée à la paterre et la posa sur la poignée de la porte.
"Au moins si ça s'ouvre, on le verra."

Ensuite elle se plaça face aux deux hommes, les mains sur les hanches. Elle n'aimait pas ne pas maîtriser le cours des choses et elle entendait bien reprendre l'initiative.
"Bon les mecs, maintenant on se détend. Il y a une porte et on a largement de quoi calmer les types qui voudraient la franchir sans demander notre avis.". Elle montrait de son flingue le fusil d'assaut d'Enzo.

"Alors on va pas paniquer, on va prendre un peu de hauteur et faire un point sur la situation. Enzo, merci de garder ton feu vers l'entrée. Doc. Je sais pas ce que tu fous là, mais apparament le colis est pour toi. Enzo, je sais pas comment t'as su qu'il serait ici, mais t'as l'air de chercher à protéger le Doc. Moi j'ai juste fait une livraison. A partir de là je vois pas bien ce qu'on risque vraiment. Si y'a quelqu'un qui veut le colis il peut toujours essayer de venir le prendre, mais, franchement, c'est plus mon problème. Alors on va rester là tranquilles, et on va attendre la cavalerie."

Sur ce elle sort son portable et compose tous les numéros qu'elle connait jusqu'à tomber sur quelqu'un, la Police si necessaire.

Mac Flaherty écoute attentivement ce que dis Vanessa en se faisant la réflexion qu'elle ne doit pas être commode.
Le doc se retourne pour inspecter les lieux Il en profite pour regarder dans sa malette posée au pied du porte manteau. Puis, tout en analysant son contenu à la recherche d'un objet providentiel qui pourrait les aider à sortir de là, il enchaîne:
"Je crois que vous n'imaginez pas dans quel pétrin vous avez réussi à vous mettre Miss Reinhardt. Je ne suis pas la personne à qui vous deviez livrer ce colis... Je pense que la boîte était destinée à un homme du nom de Nguyen Akiramori et j'ai de fortes raisons de penser que si vous aviez accompli votre mission comme prévu, vous ne seriez plus de ce monde"...

Il se relève, regarde ses deux compagnons -Vanessa s'affairant sur son téléphone et Enzo surveillant la porte d'entrée- et poursuit:
"Il reste encore pas mal de zones d'ombre que nous devrions lever en mettant ce que nous savons en commun. A vrai dire, nous n'avons pas tellement le choix si nous voulons survivre..."
...
"...Pour faire simple, Nguyen est un assassin et il appartient à une organisation occulte qui s'appelle la main rouge, des questions ?"

Il sors une petite flasque argentée
"un scotch ? c'est du pur malt"

Vanessa , tout en écoutant les propos du doc, continuait à pianoter son portable avec entrain... au début ! Mais bien vite, elle du se rendre à l'évidence, aucuns batônnets ne s'affichaient sur l'écran couleur de son téléphone dernier cri ! Aucun réseau ! Pas d'antennes relais dans les environs! Isolés...Ils étaient dans cette forêt sinistre, coupés du monde extérieur...

Alors que Vanessa finit par se rend à l'évidence qu'elle ne tirera rien de son téléphone portable en le refermant d'un geste sec laissant apparaître un mélange d'énervement et de frustration; Enzo continuait à fixer la porte d'entrée, son fusil d'assaut prêt à crâcher le feu, tout en restant vigilant à la porte du couloir.
Le doc, lui, les sourcils froncés à la manière d'un homme se posant moultes questions, regardait ses deux compagnons d'infortune à l'affut d'une réaction à sa remarque.

Durant un bref instant, le silence s'installa et personne n'osa bouger de peur de briser ce moment.

"BOUM!!!... BANG!!!CLING!!!..."
Tout le monde sursaute !...
Des bruits sourds se firent entendre derrière la porte d'entrée. Le premier avait ébranlé la porte, lâchant au passage son lot de poussières. Les deux suivants, successifs ceux là, ressemblaient plus à la mise en place d'un mécanisme.
Après cela, plus rien...le silence regagna ses droits !...

"Merde, ils nous ont enfermés. Je pige plus rien. C'est quoi l'interêt là ? S'ils veulent cette boite pourquoi ne pas venir la chercher ? Et d'abord c'est quoi cette boite ? Pourquoi la main rouge y tient ?
Soyons honnêtes : les types qui m'ont demandé de livrer le colis n'avaient clairement pas besoin de moi pour le faire et , à mon avis, ils n'ont pas non plus besoin de nous tenir emprisonnés pour récupérer la boite. S'ils l'avaient voulu, nous serions vraissemblablement tous déjà morts. Alors ma dernière question c'est : pourquoi nous ont-ils enfermés ensemble ici ? Le mécanisme qui nous tient enfermé n'a pas été improvisé. Depuis le début nous tombons dans un piège."

Vanessa parlait calmement mais avec une pointe de colère et chaque question sans réponse faisait monter un peu la tension. Comme pour se détacher de ses préoccupation, elle se mit à farfouiller dans la commode puis dans l'armoire, sorte de ménage exutoire destiné à canaliser son énergie.

"Il y a un étage à la maison, avec une fenêtre. Ca nous donnerait peut-être une idée de ce qui nous attend dehors. Et je choperais peut-être le réseau depuis là haut."

"Ma petite dame, céder à la panique n'ajouterait rien de bon à notre situation pas plus que de se demander pourquoi nous sommes là ! Le fait est que nous sommes bel et bien piégés et qu'il va falloir se serrer les coudes pour s'en sortir !"

Intérieurement, Enzo se dit sûrement que la situation n'est pas très envieuse ... Mais pour l'instant ils semblent vouloir rester dehors ... Pourvu qu'ils ne dynamitent pas la maison !

"On va aller visiter l'étage : j'aurais peut -être une meilleure vue d'ensemble de notre situation !"

"Je crois bien que vous avez raison Miss, et vous aussi Enzo... mais avant de monter à l'étage où vous n'obtiendrez sans aucun doute pas plus de réseau, jettez un oeil sur ce que je viens de trouver..."

Le doc tend un papier vers ses deux compagnons d'infortune.



"Nous sommes pris au piège comme des rats... des rats de laboratoire !!!"

Tout en prenant acte de la note tendue par Mac Flaherty, Enzo prit la parole:
"Doc, vous ne voulez pas ouvrir cette boite pour voir ce qu'il y a dedans ? ça nous mettra peut être sur une piste ? A moins que ça ne soit un explosif miniaturisé mais auquel cas il aurait déjà sauté !"

Tout en prenant acte de la note tendue par Mac Flaherty, Enzo prit la parole:
"Doc, vous ne voulez pas ouvrir cette boite pour voir ce qu'il y a dedans ? ça nous mettra peut être sur une piste ? A moins que ça ne soit un explosif miniaturisé mais auquel cas il aurait déjà sauté !"

Vanessa lut les notes que Flaherty lui tendait.

"Vous avez eu ça où ? C'est du sang en bas ? On a des nouvelles des sujets rejetés ? C'est quoi un facteur béta ?"

Puis à Enzo :
"C'est une boite magique. Enfin, c'est pas vraiment magique, mais elle ne s'ouvre qu'avec une clef spéciale"
Elle montre les gravures sur la boite.
"J'ai peur qu'en la forçant, on détruise ce qu'il y a dedans. Par contre en guise de réponse on en a une bonne : nous sommes des rats et on vient de nous mettre dans le labo. Allons voir là haut. J'imagine que l'escalier est derrière la porte."

Le doc reprit la parole, pour combler certains vides pouvant exister dans l'esprit de Vanessa et Enzo:
"La dernière fois que j'ai vu cette boîte, c'était près d'un cadavre qui présentait des symptômes... disons particuliers... les analyses n'avaient rien donnés mais je ne peux m'empêcher de penser que la boîte avait pu être le vecteur d'une contamination... néanmoins je partage votre avis, la boîte nous en apprendrait peut-être plus mais si nous l'ouvrons il faudra le faire avec beaucoup de précautions"

Les trois protagonistes se tenaient là, enfermés, essayant de répondre aux questions qu'ils pouvaient légitimement se poser.
La nuit était définitivement tombée sur Lembach et ses environs, et, de la petite lucarne du vestibule, on arrivait assez facilement à distinguer la lueur blafarde de la lune se frayant un passage à travers les arbres.
La boîte était entre les mains de Mac Flaherty, très désireux de connaître son contenu; alors que Vanessa et Enzo étaient plutôt enclin à combler les vides par une escapade courageuse au premier étage.
19h01...
Vanessa se dirigeait vers la porte du fond, prête à ôter la parka défraichi de la clanche sur laquelle elle l'avait posé de manière ingénieuse; elle était couverte dans son entreprise par Enzo et son fusil d'assaut, lui aussi très déterminé à voir ce qu'il y a dans le reste de la maison.
Tout à coup, alors qu'ils conversaient de ce que chacun d'eux savaient, des bruits se firent entendre à l'étage.
Il s'agissait de bruits de pas...Quelqu'un marchait au dessus d'eux.
Tout le monde écoutait. Retenant leur respiration pour mieux entendre.
Une porte s'ouvre à l'étage...puis se referme dans la foulée !...
Plus aucuns bruits...
Vanessa se tient toujours à moins d'un mètre de la "porte à la parka" !

"Bon ! avant de résoudre le mystère de notre emprisonnement, je suppose qu'il va falloir sécuriser les lieux, explorons la maison"
Mac Flaherty met le coffret dans son sac en bandouillère ainsi que le papier, puis il dégaine sa lampe de poche dans une main et un scalpel dans l'autre.
Il surprend les regards sans doute circonspects de ses camarades posés sur le scalpel, le regarde lui-même et rétorque
"ben quoi ! il faut bien se défendre ! et puis je n'aime pas beaucoup les armes à feu...allons-y ! je vous suis !"

Vanessa, qui était la plus proche de la porte, ôta la parka et actionna la clanche.
L'obscurité qui régnait dans le reste de la paison fut perturbée par la lampe de poche de Mac Flaherty.
La tapisserie, comme constaté auparavant, était salement abimée. elle ne tenait plus au mur que par quelques minces lambeaux voulant s'échapper des lieux.
Le sol, recouvert par la saleté et la poussière, se résumait en un vieux linoleum verdatre taché par endroit.
Enzo actionna le nightshot de son 9 mm et tous se dirigérent vers l'inconnue...


Vanessa fut la première à apercevoir l'escalier dans l'angle nord-ouest. Une partie des marches se dirigeait vers le haut et le premier étage, l'autre partie allait vers le bas...et certainement la cave !
Une porte, sur laquelle un panneau au message plutôt explicite a été mis en place à l'aide de vieux clous rouillés, donnait vers une pièce à l'ouest.


Un autre couloir menait vers le côté est de la maison.
Aucun bruit n'était perceptible ...
19h03...

Enzo, semblait se concentrer plus particulièrement sur la porte à l'écriteau. Puis d'un geste explicite de la main, il s'adressa calmement et d'un ton très bas à Vanessa et Mac Flaherty:
"Attendez, ça bouge derrière cette porte ... Il y a quelqu'un ou quelque chose ..."
Du monde au dessus, du monde derrière cette porte, on se croirait dans une gare à l'heure de pointe ! On va finir par se faire remarquer et poinçonner : j'ai l'impression de voyager sans billet !
" Si on descend à la cave, nous sommes faits!... A moins qu'il n'y ait un accès extérieur ... Sinon on monte et on a une vue sur l'extérieur et sur le rez de chaussée ! Les deux solutions ne valent pas mieux l'une que l'autre ..."

"Avant d'aller explorer les étages, on va peut-être finir de voir ce qu'il y a à celui-ci. Ici, il y a marqué danger. Je pense que c'est dangeureux. En même temps on verrait enfin ce qui nous attend. "
Vanessa réfléchit un instant, levant les yeux et posant le canon de son arme sur les lèvres, faisant oublier pour quelques secondes qu'une libido n'avait rien à faire ici.

Puis d'un air espiègle :
"C'est que je suis curieuse moi !"
Elle se plaça le long du mur, à côté de la porte, fit signe aux autres de se tenir prêts et toqua.
"Il y a quelqu'un ?"
Puis elle s'écarta de la porte, prête à faire feu.

"BAAAMMM !...CLAC CLAC CLAC CLAC CLAC..."
A peine avait elle eu le temps de se décaler par rapport à la porte, qu 'un choc soudain secoua celle ci.
La clanche se mit à jouer à "monter-descendre- à plusieurs reprises, sans aucun résultat sur l'ouverture de la porte.
L'origine du bruit devait sûrement provenir d'une masse importante, au vu du raffut causé.
Malgré tout, la porte ne céda pas...et la chose à l'origine du bruit était prévenue de la présence d'intrus...si cela n'était pas encore fait !...

Vanessa, Mac Flaherty et Enzo était sûrs d'une chose: la chose à l'intérieur de cette pièce était, tout comme eux, retenue prisonnière.
Mais, vu le panneau d'avertissement, était ce pas plus mal ainsi?
19h05...

Le doc regarde la porte d'un air pas très rassuré et dit:
"Par Saint André, je ne suis pas sûr de vouloir savoir ce qu'il y'a là-dedans !..."

"Enzo, couvre moi... euh, Angus, aussi" , dit Vanessa en regardant le scalpel avec un peu d'hésitation.

Puis elle remit son arme à la ceinture et s'accroupit devant la porte. Elle farfouilla un peu dans son sac à main et sortit de quoi forcer la serrure.

Ensuite elle se mit à fredonner doucement un petit air entêtant tout en s'affairant sur le mécanisme.

Elle gardait cependant les sens en éveil, et ne se reposait pas sur les talons, dès fois qu'il faille esquiver un type fou-furieux...

Face au doigté expert de Vanessa, la porte s'avoua vaincu en un temps digne du livre des records, bien que la serrure était assez basique pour qui s'y connaissait un peu en crochetage. Quasiment aucun son à part un petit cliquetis qui annonçait la réussite de l'entreprise de la belle.
Malgré ce succès, les visages ne s'enthousiasmaient guère. Chacun resserrant son étreinte sur son arme.
On apercevait même des petites goutelettes de sueur perler sur le front du doc...
Vanessa, d'un léger mouvement de main, poussa la porte de façon à découvrir l'intérieur de la pièce...
19h07...
A première vue, tout était calme... Un petit guéridon sur lequel se trouvait des vêtements entassés à la va-vite, une petite table de chevet assez usée surmontée de sa petite lampe à l'abajour kitch, un lit standard, au drap taché de rouge, et qui laissait deviner une présence en son sein, et...et!
A la gauche du lit...une...une...chose affreuse !...Une sorte de gros... rat !...d'un bon mètre de hauteur!...Et certainement aussi grand qu'un humain une fois au garot !


Enfin, cela avait la forme d'un rat. Mais la gueule...ou plutôt le...visage... humain, lui donnait l'air d'une créature abominable. Des pattes...ou devrait on dire des affreuses imitations de mains !... Chacunes des griffes ressemblant à une pointe de couteau bien affuté; et des dents terrifiantes, maculées de...sang.


La chose, les yeux remplis de haine rivés sur Vanessa, se mit en position.
Prête à bondir, elle se rua vers la porte avec un couinement malsain.

Vanessa retint son cri et bondit en arrière le plus loin qu'elle put, faisant une roulade arrière sur l'épaule pour pouvoir se retrouver en position. Elle se heurta légèrement aux jambes de Angus, ce qui provoqua un léger décalage dans sa réception par rapport à la porte. Elle arriva tout de même, au final, à positionner un genou à terre.
Elle mit ce court laps de temps à profit pour prendre son arme.
Mais elle espérait de tout coeur que Enzo l'aurait bien couverte...
Pendant ce temps, le doc braquait les yeux de la chose à l'aide de sa lampe de poche, son scalpel prêt à inciser !...
Le choc provoqué par le bond de Vanessa déstabilisa légèrement Angus, si bien que le faisceau lumineux dévia et arrêta d'éblouir la chose qui arrivait sur Enzo.
Celui ci, fort de son expérience au combat, ne se fit pas prier pour ouvrir le feu avec son 9mm, eblouissant lui aussi, au passage, la créature avec son night shot.
"PAN !!! PAN !!! PAN !!!"
Trois coups partirent du semi automatique avant que la créature n'arrive sur lui. Le premier, en dépit de la rapidité de la chose, ne toucha que très superficiellement le flanc de la créature, n'occasionnant que des dommages légers; les deux suivants, grâce à l'angle plus réduit, touchèrent de façons sérieuses la chose en plein poitrail, provoquant de belles gerbes de sang.
La créature, sérieusement ébranlée, n'arriva pas happer de sa gueule le visage de Enzo qui esquiva admirablement le coup, mais ses deux pattes aux griffes acérées, balayèrent l'espace vital de celui ci.
La première rata de quelques centimètres le visage du tireur alors que la seconde lui entailla de belle façon son avant bras gauche
Devant le choc causé par la blessure, Enzo ne put réajuster sa cible avec son arme, s'attendant au passage à une nouvelle attaque de la créature sérieusement éprouvée.
C'est alors que, profitant d'une petite ouverture qui se proposait entre sa cible et son arme qu'elle venait de dégainer, Vanessa fit feu:
"PAN !!!"
La balle se logea dans le crâne de la créature, et celle ci, après avoir titubée un cours instant, tomba au sol, un cri strident de bête à l'agonie annonçant son trépas !...
19h09...
Enzo, le bras endolori et légèrement ensanglanté, s'assura d'un coup de rangers que la créature était bien morte.
Angus baissa son bras tenant le scalpel et souffla un "...par Saint André !...", les yeux posés sur la chose inerte.
Vanessa, quant à elle, continuait de viser la créature...au cas où !...
19h10...
Quatres coups de feu avaient déjà retenti au sein de cette maison isolée...

"Cette métaphore que j'ai utilisé sur les rats de laboratoire me plait de moins en moins... essayons d'en savoir plus, fouillons la pièce."
Angus retourna dans le vestibule afin de récupérer sa malette d'analyse.

Enzo regarda le doc s'éloigner et de ses yeux incrédule fixa Vanessa
"Je ne veux pas jouer les rabats joie mais un peu d'écoute à mes conseils ne serait pas de trop ! Vanessa, merci de m'avoir aidé à dégommer cette saleté mais j'y laisse un bout de bras et il va falloir le soigner très vite : je suis à jour de mes vaccins mais allez savoir ce que véhicule comme saloperies cette bestiole ... "
Ce n'est pas passé loin ce coup ci ...
Le doc revenait déjà du vestibule, la malette dans la main.Enzo le regarda d'un air contrit:
"Doc, vous avez de quoi me nettoyer cette plaie ? Un pansement également ?"

Angus fit un signe de tête pour répondre par l'affirmative aux questions d'Enzo, mais lui demanda un petit instant.
Il avait l'air très concentré et ne voulait pas que quelqu'un le dérange pour le moment.
Angus s'approcha à pas compté vers le lit, surveillé de loin par Vanessa, encore ébranlée, et Enzo.
Il retira délicatement le drap maculé de sang, dévoilant doucement à ses yeux ce qu'il dissimule.
Un petit mouvement de recul fut perceptible. Mais guère plus que cela.
Puis il se dirigea vers le cadavre du rat mutant.
"Vous aviez compris que j'étais docteur... mais ma spécialité est en fait la médecine légale, si vous me laissez quelques minutes je peux peut-être trouver des indices"
Il commence par prélever des lambeaux de chair entre les dents du rat et essaye d'en déterminer l'origine.

Vanessa se remet de ses émotions, observant de loin ce que fait Angus. Puis se tournant piteusement vers Enzo, lui adressa un sourire géné :
"Euh, je suis... enfin je veux dire... je suis désolée. Je ne pouvais pas imaginer qu'il y aurait ce truc derrière la porte..."

En attendant elle cherche un mouchoir, ou des pansements, dans son sac et va essayer de s'occuper de Enzo.
Enfin elle s'essuya le front et s'appuya contre le mur. Il n'y a pas une forme vaguement humaine allongée sur la table dans la pièce ?