Subterranea...

Angus et Vanessa assistent, impuissants, au trépas de Denis...et ce, malgré les efforts désespérés du doc.

Vanessa pose un regard lourd de sens à Angus. Doit-on aider Denis à mourir vite ? Et après que faire du corps pour ne pas qu'il se retrouve bientôt dans la ligne de tir de Vanessa ? Ya t-il un moyen pour que N'Guyen ne récupère pas la dépouille du jeune homme ?

Et ensuite ? La cave ? empêcher l'invocation de Niot-truc ? Pff c'est sûr, les trente mille euros de la course, c'était carrement de l'arnaque...
Puis, s'en suivit l'attente...interminable attente.
00h22...
Denis mourut...
00h25...
Le recueillement pris fin !...la survie continuait...A quel prix !?
Le doc arrangea un peu le corps en le débarassant des traces de sang noir...le corps était déjà rigide...Serein aussi !...Enfin délivré !Peut être !...
Ils déplacèrent Denis dans une des pièces du rez de chaussée et lui mirent une couverture pour abriter son corps.
00h32...
Après un bref échange silencieux mais très éloquents, les deux survivants descendirent au sous sol, armes au poing, et près à se battre pour vivre...
L'escalier menait à une pièce sale et vide de tout...enfin presque !...Une grosse porte en fer forgé se trouvait au nord...des gravures de pseudopodes et autres abérrations en ornaient la quasi intégralité...Une serrure particulière était la seule possibilité qui s'offrait au légiste et à la belle.
00h34...
Un dernier regard vers l'escalier...vers le monde extérieur... Un crochet dans la serrure...Bordel !!! ça marche pas...Vanessa n'arrive pas à exercer ses talents si particuliers sur cette porte si particulière...
Du dépit !...
00h36...

Angus essaya avec la dague sacrificiel, mais rien n'y fit !...la porte si impressionnante restait désespérement close et hermetique.
Le doc eut un flash à ce moment là. Il posa son sac -si lourd- et en rechercha un objet précis...Vanessa attendait, pendu aux gestes du légiste.
Angus en ressortit une grosse clé en fer, trouvé dans une des pièces de cette fichue maison.
Il porta cette clé comme un trophée vers sa supposée serrure. Une pression à droite puis à gauche....clic...
Les battants ornés de la porte se mirent en mouvement, en révélant d'autres plus horribles encore !...
Vanessa regarda ses munitions...Parée à faire feu !
Le doc déglutit difficilement...Il ne s'était pas senti aussi mal qu'à cet instant bien précis...Comme si la boîte de Pandore venait d'être ouverte.
La porte s'ouvrit d'un fin entrebaillement...Aucun son n'était perceptible.
Angus continua à l'ouvrir, révélant un long couloir rempli de ténébres...Au fond, une faible lumière était visible...Une lumière vascillante...
00h39...
L'espace de quelques instants, une ombre eclipsa brièvement la lumière...

Bon, ben si y'a pas le choix... Vanessa n'aimait pas trop les ombres furtives...
Mais allons-y. Vanessa cherche un moyen de se faire de la lumière...mais nul besoin !...
En fait, Angus se rapproche avec sa lampe torche, éclairant du mieux qu'il le pouvait la dizaine de mètres de couloir.
Un son se fit entendre au loin...une porte ? Autres choses ?...
Les deux survivants prirent leur courage à deux mains et avançèrent pas après pas. La galanterie du doc le poussant à laisser la première place à Vanessa. La progression débuta...la fatigue aussi !...
00h43...
Ils débouchèrent sur une petite pièce, éclairée par des cierges noirs, dont l'extrémité la plus au nord était fermé par un rideau. Une petite trappe avec un escalier se trouvait à l'Est et une autre porte en bois se dressait à l'ouest. Une traînée de sang partait de derrière le rideau et allait jusqu'à la porte.
00h44...
Les flammes des cierges ondulaient au passage du doc et de la belle...Le rideau ,lui, demeurait impassible...

Vanessa s'approcha doucement du rideau en gardant son arme braquée. Elle restait cependant à respectable distance. Elle était très tentée par tirer d'abord pour voir si quelqu'un se cache derrière mais bon, les munitions sont chères...Alors elle fait signe à Angus de relever le rideau pendant qu'elle le couvre. Après tout, c'est plus sûr que la configuration inverse : Angus est un as du scalpel, arme de contact, et il raterait un éléphant dans un couloir...En même temps, qui sait si un éléphant garou ne se cachait pas derrière le rideau...?
Le légiste éteignit sa lampe torche, mis sa formule dans sa poche mais gardait le couteau.
"Couvrez moi, je vais l'ouvrir !" . Il s'approcha du rideau et l'ouvrit doucement en jettant un oeil dans l'entrebaillement.
Vanessa était prête à agir...
La vision qui s'offrit à eux avait pour but d'être claire et nette; deux corps de formes humanoïdes, criblés d'impacts de balles mais aussi de lacérations multiples. La personne ayant fait feu avait surement un allié de circonstance ...? Mais jusqu'à quand ?
Les seuls armes de ces malheureux, mais pouvait on raisonnablement les appeller ainsi, n'étaient autres que leurs dentitions impressionnantes et leurs griffes, acérées telles des lames de rasoirs. Une traînée de sang parti du milieu de ce périmètre jusqu'à la porte en bois sise à l'ouest.
A part les deux corps, il n'y avait rien dans cette petite antichambre de fortune...
Restait deux options, l'alcôve qui abritait les echelons permettant de grimper vers les niveaux supérieurs, et la porte en bois, refermée sur la destination supposée de la chose qui perdait du sang !...

Angus s'adressa à la belle:
"Je ne sais pas quelle direction prendre Vanessa... la porte en bois nous conduira probablement au lieu de nidification des goules dont on ne connait pas le nombre et nos forces ont considérablement baissé avec la disparition d'Enzo et Denis... on risque également d'y retrouver le rat qui perd abondamment du sang, c'est déjà çà..."

Le doc s'éponge le front de sa manche avant de reprendre:
"Par Saint Georges, je ne sais pas si nous pouvons nous permettre une nouvelle confrontation... D'un autre côté, je ne pense désormais plus que nous puissions sortir d'ici vivant en choisissant la fuite. d'une manière ou d'une autre, il va falloir se mesurer à N'guyen et... lui faire avaler ses putains de dents !..."

La colère est aussitôt avalée par des années d'exercice du flegme britannique.
"...Excusez mon langage, je suis épuisé... physiquement mais surtout mentalement et j'ai du mal à réfléchir. Si nous choisissons de visiter l'autre accès, je propose qu'on condamne le mieux possible la porte en bois pour ne pas être pris à revers, mais je préfèrerais éliminer la menace qu'elle comporte sans plus attendre... ce n'est peut-être pas très prudent, mais il faut peut-être saisir l'occasion d'achever la bestiole et qui sait nous retrouverons peut-être Enzo ?"

Vanessa écouta attentivement Angus, sans lâcher du regard la scène macabre des corps difformes criblés de balles. elle parla à voix basse, comme pour elle même, analysant cette situation inextricable.

"...Bon, Enzo ne compte plus ses cartouches...Il doit être carrement véner'".

En fait cette petite phrase trahissait un peu l'inquiétude de Vanessa au sujet d'Enzo. Il lui était apparu comme un bon pro à la première rencontre, mais là il paraissait avoir un peu lâché du cable. En même temps, poser cette insignifiante remarque, cela lui permettait à elle de garder un semblant de recul et d'éluder une seconde l'autre question, pourtant beaucoup plus présente à l'esprit :

-Mais c'est quoi ces trucs ? Enfin, je veux dire, c'était qui ? -

Elle rangea son arme dans le holster, dégourdissant un peu sa main trop longtemps crispée sur la crosse, heureusement en nacre, de l'arme. Elle se félicita pour le choix de cette arme, plus légère que le 44 Desert Eagle qui lui avait fait de l'oeil dans la collection de Mouss'.
Puis elle saisit sa deuxième arme la plus performante : son blackberry.

"Doc. Lumière s'il te plait ! Je veux des photos de ça. Je veux me réveiller demain, regarder ma galerie photos et être sûre que c'était qu'un putain de cauchemar"

Angus, regarda la belle. Elle avait les traits tirés, lasse de ce qui lui arrivait à elle, elle, la reine de la nuit ! Il était inquiet...Si elle devait faillir, il n'avait plus aucune chance.
"Alors ma belle, par où allons nous ?..."

C'était la première fois qu'il s'adressait à Vanessa de la sorte, cherchant à la protéger comme un bon père le ferait, d'une voix se voulant rassurante alors que lui même n'espèrait que fuir cet affreux cauchemar...!

Vanessa prit quelques clichés puis se tourna vers le légiste.
" En d'autres circonstances Doc, cette question t'aurait coûté toutes tes dents de devant."

Elle lui adressa tant bien que mal un petit clin d'oeil complice : elle était là et elle n'avait pas craqué. De toutes façons son show ne commençait jamais vraiment avant 1h du mat ... Alors disons que là c'était l'échauffement...

"Mais en l'occurence on va suivre le sang. D'abord parce que remonter ça sert à rien, ensuite parce qu'on a une chance de rattraper Rambo, enfin parce que si tu te sens vraiment d'éclater sa face à ce batard de N'Guyen, va falloir aller le chercher.

Comme pour ponctuer ses propos Vanessa reprit son arme, fit jouer la culasse, reprit le combat-load et se dirigea vers la porte.

Angus la regarda d'un air attendri et...las également.
"Je savais que vous diriez çà", dit il en faisant jouer son sourcil gauche
...
"Maintenant, j'espère que vous allez excuser ce manque de galanterie mais pour une fois c'est moi qui vais passer devant"

Le doc est prêt à ouvrir la porte quand il s'interrompt soudainement
"Oh ! mais que çà ne vous dispense pas de me couvrir avec votre arme à feu... juste au cas où il y'aurait..."

La fin de sa phrase s'achève sur un sourrire complice et il hausse les épaules en continuant:
"...De toute façon, Enzo a surement fait le ménage !..."

Il ouvre la porte en bois qui ne lui oppose pas de résistance et éclaire de sa lampe torche le seuil, puis balaye prudemment les lieux.
La traînée de sang, elle, continuait sa progression vers l'inconnu...
Les formes linéaires de la maison laissant leur place à un couloir biscornu et irrégulier...
De la pierre !...
Les deux survivants se trouvaient à présent à la lisière d'une galerie souterraine...lugubre, inquiétante et froide !...
00h56...

Vanessa, pointant son blackberry vers l'inconnue, continua:
"La galanterie ? C'est pas le truc super classe dont les hommes se servent pour tenter d'assouvir leurs envies moins classes avec les femmes ? T'inquiéte-pas pour ça Angus, d'où je viens un mec est galant quand il ne te tabasse qu'une fois par jour. Vas-y, je t'en prie, passe devant. Et si tu vois un truc sur lequel je dois tirer, garde-le dans ta lumière."

Un couloir en pierre ? Mais c'est quoi cette baraque ? Pfff ça va encore être galère de récupérer la caisse !



Non loin de l'entrée, environ 2,50 mètres, une croisée des chemins attendait les deux explorateurs. Vers l'ouest, on devinait une lumière tamisée au loin, le chemin du nord était plongé dans l'obscurité, alors que celui qui filait vers l'est était ensanglanté...
Angus fit tournoyer sa lampe torche, mais mis à part la moisissure importante sur les murs et les toiles d'araîgnées pendues au plafond, rien n'était visible...!
Vanessa était aux abois, mais ne put réprimer un baillement de lassitude.
00h59...

Le légiste enchaîne presque immédiatement, sa faculté d'analyse étant étonnante:
"On ne rêverait pas de meilleur antre pour une divinité de la nuit... il y'a du bruit par là"

Il désigne le chemin de l'est et avisant de la main tenant la lampe torche les trainées pourpres laissées par la créature, il poursuit:
"De plus, si nous suivons les traces de sang, çà nous évitera de nous perdre dans ce labyrinthe... une sorte de fil d'ariane macabre en quelque sorte."

Sur cette dernière phrase, il laissa échapper un bref rire nerveux qui ne cachait absolument pas la peur que lui inspirait cet endroit.

Vanessa semblait d'accord avec le légiste
"Suivons les traces : si c'est la bestiole, elle a bientôt plus de sang et on n'aura plus qu'à l'achever. Et si c'est Enzo..."

Considérant le début de sa remarque, Vanessa se pinça les lèvres et tenta de rattraper le coup avec un peu d'humour :
"... je l'achève aussi pour nous avoir lâché dans un tel merdier."

La belle et Angus avançait prudement dans le couloir menant vers l'est...la lampe torche sondant l'infinité sombre et les traces de sang laissés sur le sol froid.
Tous deux avançèrent pas à pas, prêt à se défendre. Au bout d'une quinzaine de mêtre, ils débouchèrent sur une section de tunnel plus large que les autres.



Elle faisait à peu près deux mètres sur deux. Elle était éclairée par la seule flamme d'une bougie en cire jaune. Une petite planche en bois était fixé au mur par des chaînes et faisait office de petite table, et il y avait deux morceaux de chairs en décomposition posés dessus. Il s'agissait certainement du casse dalle de l'être gisant au sol. Il n'avait pas de grandes dents ni de longues griffes, mais au vu de la couleur de certaine partie du corps, complètement noir ou verdâtre, il devait s'agir d'une créature à éviter. Elle avait les yeux révulsés et deux impacts encore fumant au niveau du crane.
Aprés une rapide analyse à distance et à l'aide d'un bâton qui devait être l'arme de défense de cette chose à la forme humanoïde, Angus estima sa mort à guère plus que 2 ou 3 minutes.
Vanessa et Angus se regardèrent et décidèrent par un hochement de tête éloquent qu'il fallait continuer à suivre les traces, de toute façon, il n'y avait rien d'autres ici qui pouvait être utile.

Ils arrivèrent à une nouvelle intersection après que le couloir eut remonté vers le nord.
Un tunnel filait vers l'ouest et la pénombre, l'autre allait vers le nord-est et était à peine éclairé.
C'est dans ce dernier que se perdait les traces de sang...En effet, au bout de quelques pas et car il était très étroit, le passage par ce tunnel devait se faire obligatoirement en le prenant de profil et une personne après l'autre...
L'heure d'un choix se présentait à nouveau au deux survivants.
Alors qu'ils se regardaient incrédule, un bruit de chaînes qu'on actionne mécaniquement se fit entendre par le tunnel nord-est...
01h06

Ah finalement Enzo avait retrouvé de sa précision. Vanessa ne put qu'emettre un petit sifflement admiratif devant la symétrie des trous dans le front de la créature.
"Euh...Angus, je passe devant. Tu me suis et tu tiens la lampe au dessus de ma tête pour éclairer le couloir. Garde le fusil à pompe prêt. Je ne sais pas ce qu'ouvrent les chaines qu'on entend mais si ça vient par derrière, tu réfléchis pas : dans ce couloir y'a qu'une puce qui peut esquiver le tir."

La belle parlait en regardant le travail fait sur le cadavre, et quand elle se retourna vers Angus, elle vit que celui ci avait déjà pris place dans le couloir !
" ...Par Saint Georges, ce coup ci c'est moi qui passe devant !...Tu utilises les armes mieux que moi, alors fait en sorte que je survive à mon entreprise euh...comment dirai-je !? ...Téméraire !"

Angus fit un clin d'oeil éloquent à Vanessa et elle sourit. Finalement, il était courageux pour un homme de laboratoire...Mais avait il vraiment le choix ?...C'était ça ou...abandonner et crever ici !
01h09...
La progression était fastidieuse et plus d'une fois le visage du légiste et de la belle se trouvait face à face avec les murs moisies et humides de la galerie. Ce qui passait ici d'ordinaire puait et laissait régulièrement des trainées de sang et de ce qui pouvait ressembler à de la salive. Au bout de 2 minutes de combats contre la typologie des lieux, les 2 explorateurs débouchèrent dans une grotte.
Elle était assez vaste et haute de plafond...mais toujours froide, humide et puante !
Trois cages emplissaient cette grotte. Deux d'entres elle étaient au sol et ouvertes, leur cadenas explosé trainant au sol...
La troisième cage était toujours en l'air, à un ou deux mètres de hauteur ...Elle semblait elle aussi vide...
Un couloir s'échappait à l'est, direction que suivait aussi la chose qui laissait échapper son sang.
Au mur nord est, une table se tenait retournée ! Non loin de là, plus vers le nord ouest, un petit coffre-armoire était posée au sol. Un cadenas scellait son accès !
C'est alors qu'un raclement au sol suivit d'un petit bruit sourd se fit entendre...
01h11...

Vanessa avait la désagréable impression d'être épiée !...On l'épie ? Sans rire ?...
Ils ont collé de la fibre optique jusque là ? Ils ont un paquet de pognon dans cette barraque !... Ils auraient pu s'occuper de la déco et de la dératisation au lieu de tout claquer dans la surveillance.

Raclements et bruits sourds ? En général ce sont les sons qui viennent juste avant les détonations du Glock... en général...
A priori, Enzo avait déjà géré le cas des occupants des cages.
Angus sembla lui plus intéréssé par le système de poulie qui commandait la montée et la descente des cages. Il illumina de sa lampe torche la cage qui se trouvait encore en l'air...Il semblait inquiet...Il se concentra ensuite sur les leviers du mur est.
Il avisa ensuite la belle que le bruit semblait provenir du nord est de la grotte. Et vlan !...un coup de faisceau lunmineux sur la table retournée !...Vanessa pointait son blackberry sur celle ci...

Des bribes de paroles chuchotées et incompréhensibles émanèrent de la table et soudain, une forme d'apparence humaine jaillit de derrière la table !...L'homme d'aspect, avait le teint blafard, et par le jeu des ombres, ces doigts semblaient longs et menaçants.
Il les leva en l'air pour montrer qu'il n'était pas armé et pris la parole, presque essoufflé !...:

"Ne me faites pas de mal je vous en supplie...! Je ne vous veux pas de mal !..."

La surprise fut telle, que, avec la tension accumulée depuis plusieurs heures, Vanessa actionna son index sur la gachette du Blackberry...
PAN !...

Le coup partit presque instantanément !...
Mais ce coup ci, la balle se logea dans la table qu'elle finit par traverser comme un couteau chaud dans du beurre !...
L'étonnement était général !...Le son de la détonation résonnant dans la grotte !...Pas bon pour la discrétion !
L'homme, surpris lui aussi, n'avait pas réagi et regarda la table et derrière elle, à ses côtés...Il était scotché par ce qui venait de se dérouler.
La scène était figée, le temps suspendu !...
01h14...

L'homme fut très troublé par le tir de la jeune femme et son regard les inspecta très attentivement tout en leur disant d'une voix peu rassurée:

"Heu... vous êtes à cran à ce que je vois... mais... je...je ne vous veux pas de mal... Tout ce que je veux c'est sortir d'ici... mon nom est Pascal Meyer !...euh... c'est un homme armé qui m'a fait sortir de ma cage et...il est parti..."

Il montre le couloir est du doigt, essayant d'éviter les gestes brusques !...
"...Je suis sûr que vous vous demandez comment je suis arrivé ici... et bien on m'a drogué !... un asiatique qui était serveur dans un resto où j'avais rendez-vous avec une femme... et je pense qu'elle est morte, comme elle n'est pas ici !... Mais ce qui m'a le plus troublé, c'était qu'elle ait vomis du sang noir...! Quand je me suis réveiller j'étais ici dans cette cage!"

Il montre la cage du doigt, toujours sans mouvement brusque, puis il enchaine, ne voulant pas être coupé et se montrant le plus persuasif possible dans le ton employé:
"... L'asiatique est revenu, et il était accompagné par deux créatures vraiment horribles... Ils m'ont fait sortir et m'on frappé...et il m'on fait une piqure dans le bas du dos... puis ils ont fini par me lancer part terre et puis ils ont recommencé avant de me remettre dans ma cage... puis je me suis évanouis... voila je ne sais pas ce que vous voulez savoir de plus... mais moi j'ai une question pour vous... qui êtes vous ?..."

C'est l'homme d'un certain age qui répond à Pascal Meyer.
"Ok Monsieur Meyer, nous sommes tous un peu à cran, pour de justes raisons je vous assure... je suis le docteur Angus Mac Flaherty et la personne qui m'accompagne s'appelle Vanessa Reinhardt"

Il range son scalpel et présente ses mains en signe d'appaisement. Vanessa, de son côté, continuait à le tenir en joue.
"Vous nous excuserez pour nos manières quelque peu hostiles mais nous devons nous montrer prudents si nous voulons échapper à cet enfer. Si vous voulez que l'on vous fasse confiance, vous allez vous approcher doucement de nous, je vais vous fouiller et vous ausculter pendant que Vanessa vous garde en joue, je suis médecin et vous devez savoir que nous avons de bonnes raisons pour agir ainsi et que si vous vous pliez à ma requète nous vous aiderons à sortir d'ici, êtes-vous d'accord avec çà ?"

Pascal commençait à apprécier ce viel homme, son sens de la diplomatie, et avant d'avancer vers lui, donna un léger coup de pied en direction de quelque chose caché derrière la table. Vanessa ne ratait rien de la scène. Pascal lança :

"Sort de là !..."

Il se tourna ensuite à nouveau vers le légiste et poursuivit :

"Très bien !... je viens, mais ne tirez pas !... Il y a un homme avec moi... excusez moi pour ces cachoteries, mais nous ne savions pas si nous pouvions vous faire confiance... Pour vous le prouver, je viens et mon compagnon restera là, bien en vue, comme ça vous êtes sûr que nous ne bougerons pas !..."

Puis, Pascal s'avança en direction du fameux Angus et enleva sa chemise pour se faire ausculter, tandis qu'au même instant, un autre homme, plus corpulent, se dégagea de derrière la table, les mains bien en évidence:

"Euh...cool les gars!... moi c'est Vincent !"

Pascal continua pendant ce temps et dit au légiste et à Vanessa tour à tour:

"Ah, au fait... je suis professeur... j'ai oublié de le dire aussi, mais... faut dire que Vanessa...ben...euh...elle fait peur quand même...!"

Il lui adressa un grand sourire en espèrent détendre l'atmosphère.
Angus ne se préoccupa guère de ce que pouvait se dire Vanessa, Pascal et le dernier nouveau venu ! Il était beaucoup trop inquiet de la trace de seringue qui était plus qu'apparente dans le bas du dos glabre de Pascal...
Il commença son auscultation...Vanessa,elle, n'était toujours pas détendue...
01h16...

Vanessa était à cran. Ca c'était clair. Tellement à cran qu'elle en avait raté son tir instincif. La cible devait être super chanceuse. Ca pouvait être un atout. En même temps Vanessa n'avait pas vraiment à coeur de se faire de nouveaux amis et de devoir se méfier de ses nouveaux voisins. Elle pouvait faire confiance à Angus, qui était là depuis le début, mais eux, là ? Ils pouvaient tout aussi bien être des pièges...Elle regrettait presque de ne pas avoir fait mouche.

"Putain ! Comment j't'ai raté toi ! T'es carrement cocu là ! La dame te fais peur mon grand ? C'est bien. Et maintenant tu laisses le doc t'autopsier et si tu recommences à me faire ce genre de surprise y'aura pas besoin de monstre pour te régler ton compte. Pigé Prof ?"

Doc sembla en avoir fini avec son auscultation, il inspecta rapidement le reste du tronc de Pascal à la recherche d'un autre éventuel impact de seringue. Vanessa l'interrogea du regard quand au verdict !...Soucieux, Angus ne répondit pas tout de suite. Il semblait être en pleine réflexion sur ce qu'il venait de voir. Vanessa resta sur sa faim...c'est qu'elle aurait bien aimé savoir si il fallait les achever maintenant...ou pas.
Au final, attendant que Angus ce décide à causer, elle passa à côté de Vincent sans lui prêter attention et alla s'occuper de l'armoire fermée. Des profs, des docs, des étudiants -Denis-; le seul qui savait tenir un gun s'était barré à la chasse au rat. On n'était pas sorti.

Pascal fut estomaqué par les propos de la belle. Il retrouva sa contenance, alors que Vanessa s'amusa avec le cadenas de l'armoire -clic, ouvert !-,il lui rétorqua sans qu'elle ne se retourne:

"...Désolé ma grande, mais quand tu es arrivée, on pensait que c'était soit le type qui avait eu des problèmes, soit de nouveaux se chinois... Alors quand on a vu que c'était ni l'un ni l'autre ben on a prévu le coup !...Surtout, vue que toi tu étais armée !...et toi tu ne me fais pas confiance... mais on est dans la même galère, alors tu te calmes ok ?...

Angus regarda Pascal par dessus ses lunettes, courageux le jeune !...Mais Vanessa ne semblait pour l'instant pas relever l'allusion ! Pascal continua sur sa lancée, lui aussi éprouvé par ce qui lui arrivait:
" ...Déjà, y se passe quoi ici ?... A voir comment vous êtes crevés, ça se vois de suite que ça fait longtemps que vous êtes là !... Monsieur Angus, pouvez vous nous expliquer ce qui vous est arrivé à vous et à cette dame ?..."

Le mot dame sembla touché la belle, mais dans quel sens, on ne saurait le deviner !...
"...et au fait, on a vu quelqu'un qui devrait vous plaire, Vanessa... un type assez baraqué avec un gros flingue... Et à mon avis, ça doit être un militaire... vous devriez faire un beau couple tout les deux, dommage qu'il soit parti... il avait l'air sympa... un peu fou sur les bords, mais sympa quand même..."

Puis Pascal commença à se réhabiller et finir par demander au doc:

"Alors ?... Qu'elle est le pronostic, Monsieur Angus ?... je suis prêts a tout entendre !..."

Pascal ne mesura pas immédiatement la portée qu'avait eu sur Vanessa son allusion au militaire un peu fou avec un gros gun !...
01h22...

Bon , alors les profs, ils avaient toujours gavé Vaness', mais celui-là, il tenait un challenge. Elle fixa le gus droit dans les yeux et reprit son accent des cités :

"Qui t'as appelé "ma grande", bonhomme ? C'est moi ? Pour toi c'est Mademoiselle. Et encore, t'évite juste de me causer, d'accord ? Parce que tes boufonneries, on n'en a pas besoin. J'te trouve un peu fringant pour un mec qu'était suspendu là haut y'a moins d'une heure. Tu veux savoir pourquoi j'suis vénér ? Et ben dis-toi que depuis ce soir j'en suis pas à mon premier cadavre OK ? Et puis tu vas te carrer dans ta ptite cervelle que, tant que je suis de ce côté du flingue, je me calme que si j'veux. Quand à mon couple avec Action Man, si t'en reparle, j'te bute. Et si on le retrouve, j'le bute aussi. Tout est clair là ?"

Ca c'était fait. On laisse le rôle du gentil flic à Angus. En parlant de flic, l'autre empaffé n'avait pas encore ramené sa fraise, et l'instinct de Vanessa, ainsi que la découverte d'une arme de service, venaient de sonner l'alarme à poulet. Elle prit l'arme, en vérifia le mécanisme, le chargeur, rafla les balles dans sa poche et l'enfila à l'arrière de la ceinture de son fute tout en regardant Vincent de biais, comme un défi. C'est ton flingue poulet ? Va falloir le mériter...

Elle se détourna vers Angus et lui lança les fioles.
"Tiens Doc, cadeau. Si tu cherches ce qu'on leur a injecté, ben, c'était là..."

Le regard était noir comme le sang.
Angus s'éclaircit la gorge, cherchant à détendre l'atmosphère. Il prit le sachet de fioles et de seringues et y jeta un coup d'oeil rapide. L'urgence voulait surtout qu'il puisse réussir à désamorcer la tension qui régnait dans cette grotte. Il était évident que tous ce beau monde était à cran, et on le serait à moins...
"Allez, on va tous commencer par se calmer...Je vais essayer de faire court car nous n'avons pas le loisir de perdre trop de temps. C'est à cause du "chinois" comme vous l'appelez que nous sommes ici, il s'appelle Akimori Nguyen et appartient à la main rouge, une secte d'illuminés férus d'occultisme..."

Le légiste fourra à nouveau son nez dans son sac. Son débit, cependant, ne cessa pas:
"...Ce type est un mystique adepte d'une divinité sombre qui se nomme Nyoghta qui nous a tous attiré dans son antre pour se livrer à des expérimentations sur des sujets vivants. Il leur injecte une substance que j'appelle l'opium noir et qui permet à une sorte de parasite de se développer et de prendre le contrôle du sujet à sa mort, c'est un chose ignoble..."

Angus s'arrêta un instant, il guettait leurs réactions d'incrédulité un moment avant de poursuivre, personne n'osant l'interrompre:
"...Je sais que ce que je vous dis paraît complètement dément mais nous explorons cette maudite maison depuis quelques heures et nous avons vu des horreurs inhumaines et on peut dire... surnaturelles...!"

Le doc semble chasser, en réajustant ses lunettes, les visions qui lui reviennent en mémoire pour revenir à la santé de ses patients et dit de façon plus abrupte qu'il ne l'aurais voulu
"On vous a malheureusement injecté une dose massive d'opium noir, à priori une prise unique n'est pas suffisante à déclencher la transformation mais vous êtes infectés, j'ai peut-être encore suffisamment de Naloxone pour enrayer la progression du mal, s'il m'en reste je vais vous l'administrer tout de suite."

Il continua sa recherche et tomba enfin sur ce qu'il cherchait...Une boîte comprenat deux ampoules et deux seringues: La naloxone. L'espace d'un instant, Angus parut soulagé !...
Il prépara sa seringue et administra le remède providentiel dans le bas ventre de Pascal...
Vincent, lui, ne perdit pas une miette de ce qu'il se passait.
01h25...

Bizarre cette situation où c'était la cité qui braquait les flics en leur donnant les sommations d'usage. Vanessa leva son arme et la pointa sur Vincent, qui discrètement, avançait à pas feutré vers l'armoire que Vanessa avait violé::

"Et toi le bâtard de keuf, tu bouges plus d'un poil de cul avant que le doc t'ait piqué !... Parce que si c'est moi qui m'en charge, c'est pour te guérir définitivement au 9mm. Pigé ?... Et puis montre ton bras d'abord connard."

Si si, c'était ça les sommations d'usage...
Vraiment elle l'aimait pas ce type...trop silencieux peut-être.
"...t'es qui pour m'causer comme ça pétasse !...Tu veux m'guérir ?...Vas-y !...Vise bien, là, entre les deux yeux !..."

Il s'approcha de la belle en montrant de l'index l'espace qui existait entre ses deux yeux.
"Vas-y ! Rends moi ce putain d'service...De toutes façons, on va crever ici ! Ce serait que devancer l'inéluctable !...Oups ! pardon, j'ai dit inéluctable ? tu comprends l'sens ?..."

Vanessa ne broncha pas tout de suite, mais elle maintenait son arme dressée.
"Maintenant si ça te dérange pas, je vais chercher mon arme de poulet dans l'armoir...à moins que tu te l'sois fourré dans l'fut ! T'as pas trop envie qu'on puisse se défendre !?"

Il fit signe de sa main de lui rendre son arme...
"Allez aboule !...et n'oublie pas les bastos !...car sans c'la, j'pourrais pas défendre ton p'tit cul..."
Le doc et le prof regardaient la scène à distance. Jugeant préférable de ne pas sans méler pour l'instant. Ils auraient le temps d'intervenir pour calmer le jeu au moment opportun.
Pascal était visiblement complètement effondrer d'apprendre qu'une chose vivait peut être dans son corps. Ca le dégoutait... malgré cela, il s'adressa tout de même à Angus.

"bon... ben ok, c'est pas cool tout ça !... on devrait peut-être y allez non ?... sinon, je pense que votre ami va passer un sale quart d'heure, car avant de s'éclipser il nous a dit qu'il chassait une bestiole qui perd tout son sang... et je savais pas pour lui et Vanessa !..."

En se tournant un peu plus vers Vanessa, il poursuivit:
"On peux se tutoyer ?... car vu la situation dans laquelle on est, on a pas trop de temps à perdre avec les bonne manières..."

Puis de nouveau à l'adresse d'Angus:
"...et à propos de la main rouge, ils y connaissent beaucoup sur l'occultisme ?... car j'ai fais quelques recherches perso moi même dans ce domaine... si ça ne vous dérange pas de partager vos découverte...enfin, si vous avez trouvé quelques choses !? je pourrais peut-être vous aider la dessus..."

Vanessa, de son côté, avait laissé le loisir à Vincent de finir son laïus virulent. Elle était maintenant prête à riposter.
"Oh ! Tu causes ! C'est bien ça Vincent. En plus t'as du vocabulaire. Braaavo !... Maintenant qu'on sait que tu comprends tu vas nous montrer tes bras et te laisser ausculter. Parce que j'ai vu ton manège et qu'y'a un truc chelou là dedans. T'auras pas ton flingue avant. Et je suis sérieuse : si tu fais encore un pas vers moi je te répands ta cervelle."

Vanessa resta très concentrée sur sa cible, et de ce fait, ne répondit pas à Pascal. Il ne faudrait pas lire dans son regard autre chose qu'une évidence, même pas une menace, un fait inéluctable : s'il avance, il est mort.
Vincent la toisa du regard...ces deux là ne vieilliront pas ensemble...mais vieilliront ils seulement ?...
"T'aimes ça, hein ?...être de ce côté du flingue te fait mouiller !...T'en fais pas, j'vais m'faire ausculter par le toubib...Y' va voir que moi aussi j'suis une vrai passoire !...et p'tet même qui va m'rajouter un trou ! Super !... J'suis sauvé !...et tout ça grâce à toi ! T'es top comme meuf toi !...Dans d'autres circonstances...mmmh, j't'aurais..."

Sur cette dernière allusion, il regarde les avantages que pourrait lui offrir la belle...Mais dans son regard, on peut désormais aussi y lire autre chose: un semblant de haine !
Vincent se dirigea vers Angus, sans quitter Vanessa des yeux...Certainement de l'orgueil mélé à de la fierté. Il releva sa manche et tendit son bras à Angus. Il lui dit d'un ton sec:
"Vas-y toubib, sauve moi !"

Angus laissa en stand by la discussion avec Pascal. Il ajusta ses lorgnons et examina Vincent. Son visage était plus sévère qu'auparavant, et il ne pris pas de gant avec le flic. Mais celui ci ne cilla pas, aucune douleur ne se lisait sur son visage, juste de la haine !
Le doc saisit sa boîte contenant la naloxone. Il lui restait une seule injection...Un moment d'hésitation marqua son mouvement de bras vers la seringue, mais il s'en saisit et d'un coup sec et net, enfonça l'aiguille et propagea le liquide.
"Merci toubib !...j'vais déjà mieux...Par contre si vous pouviez dire à la demoiselle de mon rendre mon arme de service...maintenant que j'suis guéri !"

Vanessa ne relâcha pas la pression. Vincent non plus, mais son regard semblait tout du moins nettement moins agressif...La naloxone avait elle pu faire effet aussi rapidement ?
Le doc changea de sujet, tout en les ayant à l'oeil, et rassemblant ses affaire, finit par répondre à Pascal:
"Euh...Pardon ! Oui...Oui on peut dire que N'guyen s'y connaît en occultisme... Nous avons trouvé plusieurs éléments qui en attestent. Je vous ferai part de nos découvertes mais pas maintenant. L'urgence est de retrouver notre ami qui est peut-être en grand danger"

Vincent en profita pour saisir la perche que lui avait tendu le doc.
"Ouais toubib, en grand danger...ça serait bien de lui venir en aide...et deux personnes armées valent mieux qu'une, nan ?...Mademoiselle ?..."

Il tendit sa main en direction de la belle. Et d'un beau sourire lui dit:
"Allez, rend moi mon flingue, et allons sauver action man !..."

Y'a pas à dire, Vanessa n'avait pas confiance. Elle connaissait malheureusement ce regard. C'était pas du désir : c'était les prémices du viol. En lui rendant son arme, elle se mettrait à sa merci. Elle relâcha un peu la pression, mais resta hors de portée.
"T'as rien capté. On va pas sauver Rambo. Si on est encore là c'est parce qu'il est passé devant. Si on cherche à le rattraper, c'est plus pour nous sauver nous."

Puis elle s'adressa à Angus :
"Je lui rends de quoi nous plomber le dos, Doc ?"

Le doc regarda tour à tour Vincent et Vanessa. Il remis son sac à l'épaule et se saisit de sa lampe de poche.
"A t-on seulement le choix ?...C'est un policier, il peut nous être très utile en cas d'imprévu !...Et par Saint Eustache, des imprévus, dans cette fichue maison, ce n'est pas ce qui manque !"

Vanessa, à contre coeur, rendit l'arme de service à Vincent. Ce dernier eu cependant le triomphe modeste. L'absence de luminosité du coulour à emprunter réprima largement toute envie d'euphorie. La dure réalité rattrapa tout le monde, et la tension se réinstalla au dessus du groupe comme une épée de Damoclès prête à frapper. Il fallait y aller et c'est Pascal qui signala le départ.
"Ca y est ? on...on y va ?..."

Il regarda tout le monde, et personne n'avait très envie de rire...lui non plus d'ailleurs !
Vincent passa devant suivi de près par Vanessa, Angus et Pascal restant en retrait. La lumière de la lampe torche du doc éclaira le passage qui était à nouveau plus large. Ils décidèrent tous d'un commun accord de continuer à suivre les coulées de sang, et ainsi retrouver Enzo.
Le passage obliqua rapidement vers le nord, et plusieurs bifurcations finissaient en cul de sac. Mais le fil d'Ariane que suivait le groupe continuait sur un genre d'axe principal qui filait maintenant à nouveau vers l'ouest. Un chemin en ligne droite vers l'enfer ?...
01h32...
au bout de cinq minutes d'une marche se voulant résolument prudente et silencieuse, les quatre comparses débouchèrent à nouveau dans une sorte de grande grotte.


Tout en s'approchant de celle ci, tous détectèrent comme un courant d'air frais. Plus près, ils entendirent les craquements lents et réguliers du bois frottant sur le bois. Un coup d'oeil rapide et discret, après qu'Angus eut éteint sa lampe torche, permit de découvrir quatre zombies qui marchaient en entraînant une grande roue, constituée de planches de chêne reliées à de solides chaînes de transmission. En actionnnat des leviers de bois et un évantail vertical en peau tannée, ce manège semble pomper de l'air frais à la surface.
Soudain, un cliquetis se fit entendre en provenance du manège... une gravure spécifique sculptée sur un des leviers frôla un symbole inscrit sur la surface de la roue. Vanessa et Vincent, qui se trouvaient êtres les plus proches du manège vascillèrent à ce moment et se prirent la tête à deux mains...En même temps que le levier regagna son emplacement initial, des petites valves insérées dans des petites bourses de cuir couinèrent un nom divin: Ny-og-tha !...
Les quatre zombies repartirent pour un nouveau tour...
01h35...

Tandis que Vanessa et Vincent reprirents leur esprits, deux nouveaux tours de roue s'étaient effectués.
Pascal murmura discrètement à l'oreille du doc.
"Heu... Angus, cette roue à prières me rappelle quelque chose que j'ai lu dans un livre. Certains rituels occulte nécessitent des feux longues durées ou des flammes plus chaudes que la normale, d'où l'intérêt d'extraire de l'air à la surface. Cet air justement, dont nous avons besoin dans ces galeries.... Et je pense qu'il serait judicieux de les arrêter car dieu seul sait quel rituel il pourrait bien être en train d'accomplir... mais nous en avons aussi besoin pour respirer... vous en pensez quoi ,Angus ?..."

Angus regarda avec inquiètude les réactions de Vanessa et Vincent, mais vite rassuré par leur comportement, il répondit au jeune professeur.
"Si Enzo a pu continuer sans se préoccuper des zombies, c'est qu'ils ne doivent pas avoir d'autres formes de volonté que pousser cette roue. Je me dis qu'éliminer deux zombies sur 4 permettrait certainement de puiser encore assez d'air pour respirer mais plus assez pour alimenter les flammes nécessaires au rituel..."

...un quart de tour de roue !...

Après avoir clot leur discussion concernant le manège, Angus et Pascal virent rapidement et avec une légère appréhension, que Vanessa semblait vouloir prendre des initiatives
En tout cas, ça l'avait mise en colère. Il allait falloir des sacrés talents de persuasion au groupe pour l'arrêter. Elle jetait un regard rapide aux autres. Ils pouvaient aisément y lire une froide détermination à achever tout ce qui bougeait dans le secteur, et assez peu de prudence.

Elle pénétra dans la grotte sans qu'aucun zombie ne bouge d'un iota, il semblait même que ceci ne lui prêtaient guère d'attention, continuant inlassablement leur pénible rôle de tourneur de roue...

...un demi tour de roue !...

Elle arma son gun et fit feu à bout portant.
"BAAM !...BAAM !..."
Les coups résonnèrent dans la grotte. Elle visa d'abord les jambes, à hauteurs de genoux...tout ce qui pouvait empêcher les zombies de tenir debout et d'actionner à nouveau cette machine infernale.
Le premier zombie s'affala au sol, les mains rivés sur le manche en bois qui servait à pousser ce manège. Il ne lâcha pas et continua sa progression sous l'action de ses trois acolytes...
"...BAAM !..."

Un troisième coup de feu à bout portant succéda à ceux de la belle. Vincent avait emboité le pas à Vanessa et finissait le boulot avec une balle en pleine tête fatale !...
Un zombie était hors service !...mais la roue tournait toujours sous l'effet des trois autres.
D'un regard, les deux tueurs se mirent d'accord pour en tuer un autre, et ils se mirent à l'ouvrage.
"...BAAM...BAAM !!..."

Un coup dans le crâne chacun et à bout portant et un nouveau zombie se trouvait au sol !

...Trois quart de tours de roue !....

Les deux zombies survivants continuèrent leur avancée macabre...Faisant fi du sort que risquaient de leur réserver la belle et le flic.
Angus et Pascal attendaient toujours à l'entrée de la grotte, attendant un tour complet de la roue.

Soudain, une voix familière se fit entendre par le couloir ouest.
"Vous aurez pas le temps de tous les liquider !...Mettez vous à l'abri chez le doc !"

Enzo se trouvait là, le visage marqué et les vêtements maculés de sang...Fatigué mais visiblement encore en état de marche !
Vanessa et le flic s'éxécutèrent et un nouveau tour actionna l'habituel Ny-og-tha...
"C'est bon !...dépêchez vous de rappliquer...il ne feront rien d'autre que tourner c'te roue !...On a besoin d'eux pour l'oxygène"

Il regarda la surface avec envie.
Tous traversèrent la grotte et se rejoignirent à l'ouest de celle ci.
...01h41...
"Content de vous revoir Doc !..."

Il regarda les deux nouveaux qu'il avait aidé à sortir, et leur tendit la main
"Salut, vous avez finalement réussi à sortir !? Super !...Deux personnes en plus c'est pas du luxe. Moi c'est Enzo"

Il serra la main à Vincent et Pascal mais n'attendit pas de réponse, et d'un sourire, il enchaîna, regardant les zombies au sol:
"Salut Vaness', ravi de voir que t'as pas perdu ton sens pratique !...et que t'es toujours en vie..."

Enzo paraissait soulagé...la solitude était difficile dans ce dédales de tunnels...
...01h43...

C'était pas courant que Vanessa et un flic tirent dans la même direction en même temps. Ca faisait bizarre. Pas désagréable, en même temps, de n'être plus seule à se taper le sale boulot. Et se dire que c'était un homme de loi, aussi pourri semblait-il être, qui s'y collait aussi, déculpabilisait un peu Vanessa. Quoiqu'elle en dise, elle ne tirait pas si souvent sur des gens...même déjà morts...surtout déjà morts en fait...Mais le temps n'était pas à l'analyse : Enzo venait de réapparaitre.

Vanessa éclaira son visage d'un sourire éclatant. Enzo était encore en vie ! Elle s'élança vers lui...et lui expédia une magistrale baffe. L'écho de la claque se fit plus fort que toutes les détonations précédentes.

Tiens le sourire avait disparu.
"Sans déc' ? T'es content qu'on soit encore en vie ? Et ben fallait pas te barrer. T'aurais pas eu le souci."

Puis elle lui balança une deuxième claque, plus amicale (quoique).
"Moi aussi je serai bien contente quand le doc aura vérifié que t'es bien toujours en vie. Et dis-toi que la prochaine fois que tu nous fais un coup comme ça, me revoir de retour sera ton pire cauchemar. Même ta mère ne t'aura jamais mis une telle rouste."

A la surprise de la première baffe succéda un sourire amusé. Elle tenait à lui, et cela lui plaisait. Lui plaisait moins la tension sanguine qui battait sur sa joue. Mais cela en valait la peine. Elle était inquiète pour lui.

"OK, Vaness', plus de coup foireux et...plus de risques inconsidérés !..."

Il passa la main sur sa joue et enchaîna:
"Par contre, si tu me refais un truc comme ça, c'est pas la joue que j'te claquerais...! On est d'accord ?!"S'en suivit un clin d'oeil et une mine qui regagnait de sa sévérité. Vanessa aurait bien aimé être ailleurs en ce moment. Un peu plus d'intimité lui aurai certainement convenu.
Pascal aussi était ravi de retrouver le bourrin qui l'avait aidé à sortir de sa cage, il lui dii:

"Je suis heureux de te revoir... et au fait, la bestiole que tu chassais, tu l'as eu finalement ?..."

Enzo regarda Pascal et avait la mine de celui qui revivait une scène récente.
"Euh...nan !...Elle m'a échappé. Elle a filé dans un tunnel et ...j'ai un entendu vos coup de feu. Par contre, on peut continuer à la suivre. Elle perd beaucoup de sang !...Souvenir de nos armes et...de...coup de griffes et de dents de...enfin, vous avez vu les corps ? Enfin, je pense !..."

Il baissa la tête et continua:
"Elle est blessée mais, elle est encore rapide...On sera pas trop de trois."

Il finit la dernière phrase en regardant Vincent et la belle.
Le doc se rapprocha d'Enzo et l'interrogea du regard en montrant sa trousse d'auscultation. Enzo accepta d'un hochement de tête.

01h51...
"C'est bon ! il ne semble pas être infecté...Du moins, il ne porte aucune trace de piqûres. Et je ne peux pas dire avec certitudes que les griffures ne sont pas infectés. J'ai pansé le plus gros des blessures et je penses qu'on peut repartir."

Vincent rechargea son arme et avisa Enzo.
"On y go ?...On va passer devant et protéger la demoiselle, le toubib et le prof. Nan ?...D'autant plus que je ne voudrais pas que d'autres zombies viennent remplacer les deux qu'on a dézingué...enfin, que j'ai dézingué !"

Angus dit:
"Ne tardons pas, l'air est déjà moins présent dans cette grotte, et cela va se remarquer ! Vincent a raison, ils vont peut être venir vérifier ce qui cloche..."

Le groupe se remit en marche en direction de l'ouest. Ils débouchèrent rapidement sur une croisée des chemins.


Les traces de sang filent vers l'ouest.
"J'ai suivit les traces un peu plus en avant. On arrive rapidement sur une nouvelle bifurcation nord-sud. Les traces prennent ensuite vers le nord!...Je ne sais pas sur quoi débouche les autres tunnels."

Vincent prit les initiatives et proposa.
"Soit on élimine toutes les options en prennant sur notre temps et en risquant de mauvaises surprises, soit on continue à suivre les traces en...risquant de mauvaises surprises aussi ! La créature semble plus suivre un chemin précis qu'autre chose...Mais bon, c'est mon avis."

Chacun regardait dans une direction. L'obscurité y était présente dans chacune d'entre elle. Du sud, une forte odeur de putréfaction servait de fil d'ariane, le fil de l'ouest était le sang, et la moisissure sur les murs était celui du Nord.

01h55...

Vanessa sembla vouloir réagir sur les propos d'Enzo et se rapprocha de lui. Elle lui fit face et le regarda droit dans les yeux, une moue renfrognée se dessinant sur son jolie minois:
"Mais oui, mais oui Enzo, mon ptit cul t'a attendu pour la fessée... Mais c'est bien d'y penser : y'a encore un tout petit bout de toi qui vit encore."

Fallait pas qu'il se fasse trop de film quand même.
Puis elle se tourna vers Vincent :
"T'as raison mec, prend tes burnes et ton flingue et passe devant. Protège la pauvre femme que je suis. Et je te laisse avec plaisir le mérite du carton à bout portant sur cible peu mouvante."

Le sourire de Vanessa envoyait des poignards. Mais ça l'arrangeait plutôt : au moins il ne la plomberait pas dans le dos, et elle l'aurait toujours en visuel.
A ce moment, Pascal eut une idée qui devait pouvoir aider ses nouveaux compagnons. Il prit les devants et s'adressa a eux:
"Heu... je pense qu'il serait mieux de tout fouiller. Sinon on risque de se faire attaquer par derrière si on n'a pas de bol... mais on peut aussi continuer et, comme vous êtes trois, il faudrait alors qu'il y en ait un qui reste derrière... Heu, à part ça, si quelqu'un aurait une arme en trop... je sais m'en servir...peut être pas au niveau d'Enzo ou de Vanessa, mais c'est mieux que rien...!"

"Une arme ne sera jamais de trop dans cette saloperie de barraque. Tu sais t'en servir, très bien. Tiens, prends celle ci..."

Enzo sortit un Walther PPK qui se tenait dans caché dans un holster, sous sa veste.
"Comme tu l'as dis, il faut quelqu'un pour nous couvrir au cas où l'on serait pris à revers. On va dire que je prends la tête avec Vincent, le doc restera au milieu et Vaness' et toi, vous fermerez la marche. Ca vous va ?..."

Vincent n'eu rien à redire à cela, trop content qu'il était de se débarasser de la gonzesse. Le doc sembla d'accord également, étant protégé des deux côtés. Il se chargerait de l'éclairage.
Vanessa était partante aussi pour cette configuration.
"Pour la route à suivre, on n'a qu'à laisser les traces de sang nous servir de balise quand on sera perdus dans les autres tunnels. Cette bestiole est maligne : elle veut nous emmener quelque part, et j'suis plus si pressée. Il y a peut-être d'autres menaces qui pourraient venir de par là. Je ne voudrais pas être prise en tenaille..."

Elle montra du doigt le tunnel sud et tous s'orientèrent dans cette direction. Sans le vouloir, elle avait décidé pour eux.
Le tunnel chemina sur plusieurs mètres en dirction du sud pour déboucher dans une grande grotte à l'odeur nauséabonde de pourriture et de corruption qui devenait plus forte au fur et à mesure que le groupe se rapprochait de l'entrée.
La salle en question était vide, misà part un grand puits vaguement circulaire.
Chacun tenta une approche mais l'odeur insoupçonnable les fit faire demi tour.
Le seul à tenir bon jusqu'au puits était Vincent.
D'un pas sûr, il marchait jusqu'à son bord et jeta un oeil en bas.
Immédiatement, il vascilla et se rejeta en arrière...Il mit un genou au sol et se tenait le ventre.
"Beuuuurgggl...heuuuuu..."

Il dégobilla rapidement le peu qu'il avait dans le bide et s'assit contre le puits, en sueur, les yeux fermés...Un filet de bave marron restant accroché à son menton.
Personne ne pouvait venir le soutenir...ils étaient impuissants !
02h00...

Quelques instants après, Vincent reprit des couleurs et s'aggrippa au puits pour se redresser. Il marcha péniblement jusqu'à l'entrée de la grotte...rejoignant ses camarades.
Il regarda le toubib, comme il aimait à l'appeler.
"Des corps...pleins de corps...rongés...cassés...Mon Dieu, quel cauchemar, toubib"

Il fixa le sol.
"Y avait même un gamin !...un ado tout au plus...il avait les...Putain de merde !!!...des saloperies le bouffe de l'intérieur et j'ai...j'ai senti son regard toubib! Comme s'il était encore là sans...y être !"

Pascal se rapprocha et posa une main complaisante sur son compagnon.
"Ca va aller !...On va s'en sortir!"

Le regard vide de Vincent se posa sur lui. De cela, il n'en était plus très sûr.
Enzo enchaina:
"Ne restons pas là."

Personne n'eut à y redire. Personne hormis Vincent n'avait pu voir ce qu'il y avait dans le puits, et c'était peut être mieux comme ça.
Le groupe rejoignit la précédente bifurcation et fila vers le nord cette fois ci, laissant pour l'instant les traces de sang de la créature de côté.
02h08...

Au bout d'une vingtaine de pas, Enzo et Vincent stoppèrent leur progression. Une vive lumière apparaissait un peu plus en avant. Enzo murmura.
"Chuuut ! Ecoutez !"

Rapidement, et avec l'acuité auditive aiguisée de gens concentré, des voix stridentes et inhumaines se firent entendre.
Le groupe n'était plus seul. Prudemment, lampe éteinte, et discrètement, tous avancèrent jusqu' à l'entrée de la grotte, restant au maximum dans l'ombre.
Dans cette caverne exigue se tenaient assises deux goules, visiblement saoules, des bouteilles à la main. Des débris en tout genre jonchaient le sol de même que du verre brisé et des bonbonnes de Whisky.
Quoique l'odeur d'alcool était forte, une autre, plus désagréable la supplantait: des émanations etouffantes de formol, qui semblait venir d'une cruche à moitié vide, bercée par une des créatures.
Gisait également au sol devant les deux goules, un corps visiblement embaumé, et à moitié dévoré.
Les deux créatures proposèrent un curieux spectacle.
Celle qui ne portait pas la cruche, pris sa bouteille vide et se la fracassait sur le crâne.
"...CLING SCHLING !!!"

L'autre partait dans un rire affreux et incontrolable. Du sang coula sur le visage de la goule, et, celle ci fit faire un tour à un anneau verdâtre rivé à son index long et crochus, et, petit à petit, le sang cessa de couler et la blessure se refermait lentement et inexorablement jusqu'à plus traces.
"Enkôr !..."
L'autre, ravi par ce tour de passe-passe, en redemandait.

"...'llez !...Praite à me !..."
"No No ! A me...me trouve !"

...et ils repartirent de plus belles, retournant dans la boisson, la griserie et les rires.
02h13...