Subterranea...

"OK c'est bon Doc, on peut le reprendre ce foutu canif. Mais fous-le dans une malette, bien emballé et dès que tu sens les premiers signes de la paranoia, dès que tu a envie de tuer tout le monde en soupçonnant des traitres partout, dès que tu imagines des monstres tentaculaires dans chaque tiroirs, tu nous préviens d'accord ?"

Vanessa regarde un peu Denis pendant l'auscultation, juste pour voir s'il a les mêmes marques symétriques que le zombi. Enfin elle repense à un truc : n'aurait-elle pas, elle non plus, perdu un truc ces derniers temps ?

"Oh puis merde ! " Le temps était long. L'examen de Denis traînait. Tourner en rond. Elle finit par ouvrir un tiroir le premier tiroir de gauche.
Y'a un robinet dans le coin ? Un peu d'eau ? Evidemment elle s'attend à en voir couler du sang, ou des vipères, mais bon on peut toujours être surpris.
Un petit claquement métallique se fit entendre. Vanessa tirait le tiroir vers elle en mettant à jour un emplacement vide. La couleur argenté de l'inox lui renvoyait son reflet.
Angus finissait d'ausculter Denis. Ce dernier, réenfilant son tee-shirt, guettait une réaction du doc quant à son état...
Le visage d'Angus ne laissait pour l'heure rien transparaître.
Enzo s'était rapproché de Vanessa la complimentant au passage sur son aplomb et son sang froid, mais la mettant également en garde à ses actes et à leur éventuelles conséquences....

Vanessa prend acte de la doléance d'Enzo et profite aussi de son reflet dans l'inox pour remettre ses cheveux en état et réajuster les ficelles de son string par un très discret mouvement qui, pourtant, bizarement, ne saurait manquer d'être capté.
Son sourire d'excuse à ceux qui auront remarqué cette coqueterie est teinté d'une forme d'espiéglerie qui devrait changer deux secondes les idées un peu trop noires de tout le monde.

Une forme de sacrifice : donner du rose pour adoucir le noir...

Le doc après avoir examiner sa malette avec interêt, s'adressa à Denis qui avait fini de se réhabiller et attendait le résultat de l'auscultation:
"Je n'ai pas l'habitude de mentir à mes patients Denis... en même temps je suis médecin légiste... enfin bref, ce qui est rassurant c'est qu'on ne t'a pas greffé le facteur parasite comme au zombi mais tu présentes néanmoins les premiers symptômes d'infection à ce que j'appelerai l'opium noir qui est liée aux phénomènes de mutation... par chance j'ai dans ma malette de la naloxone qui est un puissant antidote aux opiacés... je pense que çà peut lutter efficacement contre le mal"

Mac Flaherty administre l'antidote à un Denis dont le soulagement se lisait sur le visage.
Une fois le cas de Denis résolu, Angus ramasse la dague avec une pince, l'enveloppe dans un torchon et la mets dans sa malette.
"Par Saint André, quel tête vous faites tous ! allez haut les coeurs ! nous sommes mal embarqués mais je suis sûr que c'est nous qui aurons le dernier mot de cette histoire, poursuivons l'exploration..."

Chacun s'était mis en tête de trouver quelques choses, un indice apportant sa pierre à cet édifice d'incompréhension.
Enzo avait eu une bonne idée, il s'occupait de la deuxième porte d'accès à la salle en la barricadant à l'aide d'une desserte de façons à ce que les mauvaises surprises éventuelles ne viennent que d'un côté.
Denis, ragaillardi par l'administration de la naloxone, se trouvait à côté de l'une des tables en acier, sa paume effleurant la matière froide sur laquelle il était allongé quelques heures auparavant:
"J'ai un mauvais feeling !...et si ..."

Il ne finit pas sa phrase, comme pour occulter sa dernière pensée. Tout le monde comprenait son inquiétude quant à l'absence des deux cadavres qui l'avait poursuivi. Et eux non plus n'était guère plus rassuré...
Vanessa, qui avait bien compris que son insouciance ne plaisait pas à Enzo, était tout de même curieuse d'ouvrir ces tiroirs. Elle se dirigea à nouveau vers le côté où se trouvaient ces cercueils d'inox glacés quant son pas fut stoppé dans son élan. Elle avait visiblement remarqué quelques choses car ses yeux se fixèrent sur le plateau bas d'une desserte. Elle s'accroupie...

Le doc qui avait vu la belle disparaître derrière la desserte, arrêta son inspection des placards où chaques objets lui rappelaient son métier de légiste. Il se rapprocha tranquillement quand lui aussi s'arrêta net, l'ensemble de ses sens en éveil...

Le regard effrayé du doc se posa sur les tiroirs réfrigérés:
"J'ai entendu un bruit provenant d'un des tiroirs du centre"

Enzo avait finit de barricader la seconde porte d'accès et approchait l'arme au poing. Denis, lui, reculait d'un pas, une étrange sensation de mal être se lisait sur son visage...

Vanessa se relèvait au son de la voix du doc et lui tendit une note qu'elle avait déniché sur la desserte :
"Tiens Doc, c'est ta partie. Rassure-moi, c'est rien de grave ?"

Vanessa avait bien insisté sur le "c'est rien de grave" en faisant un joli sourire presque innocent, mais qui était sans équivoque sur le message que devait comprendre Angus.
Par contre, l'état de Denis devenait préoccupant. Il était désormais hors de question de le quitter du regard.

Vanessa cherchait encore un moyen discret de faire passer le message à Enzo quand le bruit se fit entendre à nouveau.
Elle dégaina son arme, se plaqua dos au mur et se prépare à faire feu. La source du bruit devrait faire vachement gaffe à se montrer inoffensive tout de suite, parce que sinon elle allait droit se prendre sa dose de pillules...

Enzo se trouvait maintenant à égal distance entre la belle et le doc. Il avait visiblement remarqué un détail:
"...Regardez !...la fine pélicule de givre...Il y en a pas sur les deux du bas situés au centre...Et tout à droite, en haut, j'en voie pas non plus !...Couvrez moi ! Mac flaherty? vous faites gaffe avec votre calibre. Il y a assez de plomb pour m'envoyer en orbite autour de la lune...Ok ?!"

Enzo eu un petit sourire amusé pour le doc. Il n'attendait pas de réponse de sa part. Un autre regard plus sérieux cette fois à l'adresse de Vanessa pour lui faire comprendre que c'était surtout sur elle qu'il comptait pour couvrir ses arrières. Mettre sa vie entre les mains d'une femme, putain quelle fichue expérience...
Enzo s'avança et posa sa main sur la poignée d'un des tiroirs non réfrigéré.
Une grande inspiration suivit d'un coup bref vers l'arrière et le tiroir se déploya.

Un corps inerte était allongé sur l'inox. Un homme portant la barbe. Juste vétu d'un pantalon léger...

Denis qui avait risqué un oeil, blémit littéralement:
" ....nooon ! pas encore..."

Un râle désespéré sortit de sa gorge. Il s'assit par terre, la tête calée entre ses genoux...

"Bon, au moins ce mort là n'a pas l'air de bouger...Referme et bloque ce tiroir. Au cas où... Après je vais ouvrir l'autre et toi tu me couvriras : à mon avis c'est toi qu'à le plus gros," dit Vanessa en désignant l'arme de Enzo et dessinant un drôle de sourire.
Enzo se préparait à refermer le tiroir quand l'improbable se produisit. L'homme ouvrit les yeux et d'un geste vif attrapa le bras droit d'Enzo sans que celui ci puisse l'éviter. Un rictus de douleur apparut sur son visage. Une blessure vieille de quelques minutes venait de se rappeler à lui...
La pression sur l'avant bras devait être forte, tellement forte que le malheureux ne put conserver son calibre au poing...ce dernier tombant sous le tiroir...
L'assaillant ouvrit la bouche ce qui dévoila une dentition effrayante. Des canines affutées dignes de celles d'un chien d'attaque...
" ...Tu vas crever !...et rejoindre l'antre de Nyoghta !"

Son flot de parôles était empreint de postillons immondes d'une noirceur terrifiante. Pire !...au son de "Nyoghta", deux tiroirs s'ouvrirent et deux autres corps, un homme et une femme, à l'aspect abominable se déployèrent au son des "tuer !... tuer !...".

L'instant devenait critique. Enzo était au prise avec le plus vigoureux d'aspect, alors que les deux autres prirent Angus pour proie...
21h54...

Vanessa analysa la situation avec promptitude. Le choix s'avérait délicat:
"Angus, attendez qu'ils soient à bout portant avec votre arme !"

La belle croyait certainement que c'était là le plus sûr moyen pour le légiste de ne pas les manquer. La puissance de l'arme serait optimisée au maximum. Encore fallait-il que le Doc ait les nerfs suffisament solides pour ne pas défourailler dans la panique.

En guise de réponse, elle eu droit à:
"Vanessa ! allez aider Enzo ! je vais tâcher de les occuper"

Angus attendait que ses deux assaillants soient sur lui pour être sûr de les avoir à bout portant.
"BAAAAM !...BAAAAMMM !..."

Deux coups impressionnants se firent entendre et se répercutèrent en écho dans la grande pièce. Le doc ne visait pas spécialement de points vitaux mais plutôt le torse, son objectif étant certainement que l'impact les envoie valdinguer assez loin pour lui permettre de faire autre chose. Objectif atteint ! La femme fut projetée contre le mur aux tiroirs fermés laissant au passage une grande quantité de sang noir en guise d'empreinte. Son acolyte fut moins touché, mais il fut également projeté en arrière et son crâne heurta violement l'un des tiroirs...le craquement sinistre qui s'en suivit laisser présager une grosse fracture du crâne...

Comme un bon conseil vaut pour tout le monde. Vanessa s'élança avec grâce et félinité vers le cadavre qui tenait Enzo pour lui vider son chargeur à bout portant sans risquer de toucher son compagnon. L'homme ne prêtait guère d'attention à la jeune femme et celle ci pu tranquillement régler sa mire...la première bastos pour le bras qui tenait Enzo... un mouvement de surprise se répercuta sur l'homme qui avait vite analysé la situation mais qui ne lachait pas sa proie...cette femme était un danger pour lui...il placa avec force le pauvre Enzo entre lui et l'arme de Vanessa... Enzo continuait cependant sa lutte effrénée !...Une deuxième bastos jaillit de l'arme de Vanessa ! Elle rasait la tignasse d'Enzo et éclata de fort belle manière l'oreille de l'homme. Mais ce dernier tenait bon...Il devenait dangereux de faire feu...

"Essayons de combattre le feu par le feu" s'écria le doc.
Angus mit à profit le temps qui lui était octroyer pour sortir un des parchemins marqué de la main rouge et également son fameux couteau. Durant ce laps de temps son assaillant masculin c'était relevé et s'apprétait à retourner à l'assaut. On pouvait apercevoir son cervelet à travers la fracture de son crâne...La femme se relevait également mais plus péniblement...
A la vue du couteau brandit par Angus, l'homme entra dans une fureur haineuse
"...Tu as volé le maître...tu vas crever, chien..."

Son visage était maintenant recouvert de sang noirâtre. Il n'était plus qu'à quelques encablures, mais tituba néanmoins , et dû mettre un genou à terre, ce qui laissait au doc le temps d'agir.
Il brandit le couteau et commença à parler en des termes étranges:
"Ya na kadishtu nilgh'ri stell'bsna Nyogtha,
K'yarnak phlegethor l'ebumna syha'h n'ghft...."

Au loin, on pouvait entendre les plaintes de Denis...

Vanessa lança un petit regard vers Denis pour voir ce qui lui arrivait. Prendre des contre-mesures éventuelles...

Elle attendait surtout les effets de l'incantation d'Angus. Elle profita de la confusion pour se décaler d'un pas afin de pouvoir coller une balle dans la tête du zombi qui avait titubé devant le doc, histoire éventuellement de lui laisser le temps de reprendre son fusil.
"BAAMM !..."

L'homme qui avait déjà du mal à se redresser reçu la balle en plein crâne et roula sous un des tiroirs. La béance de la fracture s'était accentuée sous l'effet de l'impact. Il n'était pas encore hors d'état, mais son heure approchait ...encore une fois !
La femme avait profité de ce cours moment pour se mettre debout sur le tiroir et s'apprêtait à bondir sur le doc. La vue du couteau la rendait hystérique et des cris stridents, tels une soupape de sécurité laissant passer la pression, sortirent de sa gorge. Elle avait un énorme trou au niveau de l'abdomen et le sang noir s'échappait par vague, mais cela n'avait pas l'air de l'affecté outre mesure.
Enzo, au prix d'une dure lutte où il mit toute son énergie, avait réussi à desserrer l'étreinte. Mais reste tout de même en facheuse posture...
Angus finissait son incantation:
"...Ya hai kadishtu ep r'luh-eeh Nyogtha eeh,
S'uhn-ngh athg li'hee orr'e syha'h."

Un silence perceptible par tous se fit sentir, au même moment qu'un courant d'air chaud traversait la pièce de par en par telle une onde de choc.
L'homme qui tenait Enzo relacha brusquement son étreinte ce qui profita à ce dernier qui lui asséna un violent coup de coude dans les dents. L'homme affichait un visage tordu par une douleur soudaine...une douleur atroce et insoutenable à regarder. Ses cris devenaient à ce moment , et ce pour tout le monde, inoubliables !...L'homme se roula au sol, terrassé de l'intérieur.
Vanessa tourna rapidement la tête et plaqua la paume de ses mains sur ses oreilles. Elle avait les yeux fermés...
Enzo s'accroupi prestement et récupéra son arme. Il allait s'occuper de nettoyer les deux autres zombis...

Mais déjà la femme avait bondi avec une fulgurance étourdissante et attérissait lourdement sur Angus, ses canines en avant cherchant la carotide du doc. Ce dernier s'écroula sous le choc, lachant papier et couteau afin de se récupérer. Rien n'y fit ! Il était maintenat allongé sur le dos, du sang noir sur le visage et la femme sur sa poitrine.

Tout en essayant de tenir la femme à distance de sa carotide, Angus tentait de récupérer la dague avec sa main droite, pour lui planter à l'endroit le plus approprié du point de vue de ses connaissances en anatomie, afin de lui faire lâcher prise.
"BAAAMM....BAAAMM...BAAAM"

Enzo venait d'achever l'homme au crâne fracturé. Une énorme mare de sang noir ruisselait sous le tiroir.

Quelques spasmes traversèrent encore le corps meurtri par la douleur du premier assaillant. Son regard avait peu à peu retrouvé un aspect quasi normal...Presque apaisé après ce flot continu de souffrance...Le corps laissait échapper petit à petit une fine trainée de fumée par tous les orifices apparents. Le corps était totalement boursoufflé et de couleur violet très foncé.
Enzo resta bloqué devant le corps, un sourire aux lèvres...Ce salaud avait eu ce qu'il méritait !...

Vanessa, qui avait compris l'urgence à venir tirer le doc de ce mauvais pas, décidait d'agir. Malgré ses qualités de tir elle ne pouvait pas s'y risquer. Elle risquerait de toucher Angus. Elle allait donc tenter une approche plus directe : un saut de chat vers la mélée où elle tentera de récupérer, dans une roulade, le couteau et de le planter dans tout ce qui est déjà mort une fois...
Elle y parvint, devançant de peu la main du doc. Elle prit le couteau et poignarda à plusieurs reprises le corps de la femme.
Celle ci se cabra et tenta d'attraper la belle qui prenait ses précautions.
" ...Sale pute...je vais t'crever !..."

Le doc, avec une présence d'esprit de tous les instants, se saisit d'un scalpel sur une desserte et d'un geste vif et précis, malgré les circonstances, lui trancha net la jugulaire. La veine crachait le sang noirâtre sur le doc et aux alentours.
La femme, surprise, n'eut aucune réaction. elle se regardait se vider de son sang, un sourire aux lèvres, sachant sa fin proche. Un répit !? Un autre coup du doc lui sectionna la carotide avant que la belle n'achève le boulot par un coup latéral qui la fit s'écraser à côté d'Angus...Enfin morte !...
22h00...
Denis n'en croyait pas ses yeux. Peut être allait il vraiment s'en sortir ?...

Vanessa met un nouveau chargeur dans son beretta. Elle garde une balle dans la poche de sa veste.
"Que chacun dise une connerie pour me signifier que tout va bien."

Au loin une voie nasillarde se leva:
"Vous ...vous les avez eu ?...je veux dire...tous ?..."
Denis allait visiblement...mieux !

"RAS pour moi ! Bien joué Vanessa... Et vous aussi doc ! Finalement, le scalpel c'est pas trop mal..."
Enzo aussi allait bien.

Vanessa profita de la confusion pour glisser un papier dans la main de Enzo. Et pour aller refermer le casier réfrigéré. Il fallait trouver des indices pour identifier les zombis.
Quelle merde ! Même pas une douche...

Angus se leva. Il était dans un piteux état. Ses vêtements étaient maculés de sang noirâtre... Il alla se nettoyé le visage et les mains au robinet. Il dénicha une blouse encore emballé dans un des placards. Il se débarasse de sa chemise qu'il jeta nonchalement dans une poubelle. Il resta en maillot de corps, sa blouse par dessus en attendant de trouver mieux... Un vrai légiste maintenant !...

Denis se rapprochait, l'air désolé de n'avoir eu le courage d'aider au moment crucial...
"Monsieur Angus ?! j'croie avoir vu des vêtements dans la pièce d'à côté !..."

Enzo regarda le doc, un air amusé se lisait sur son visage.
22h06...

La doc prit une autre blouse emballée et la glissa dans sa sacoche en gromelant "au cas où..."
Il finit de nettoyer ses lunettes avant de regarder ses compagnons avec un franc sourrire
"Par Saint André, on forme une belle équipe"

Chacun eut un sourire de circonstance. Un répit...Un moment d'accalmie avant la suite ...
"Mmmh Denis ? Des vêtements ? je ne porte que du tissu écossais sinon çà m'irrite la peau..."

Denis, malgré son jeune age, fixa le légiste qui pouvait facilement être son père, voir son grand père, et lui aussi afficha pour une fois une mine pas trop désespérée !...
Peu après, il prit lui aussi un instrument sur une des desserte, un scalpel, et le glissa dans une de ses poches.
"Maintenant que je sais les dégâts que ça peut faire..."

Un clin d'oeil plein de compassion clôturait sa phrase.
Enzo prit la parole à son tour:
"On fait quoi maintenant ?!...On finit de ratisser l'étage ou on file à la cave ?"

Entre temps, Vanessa avait fini d'inspecter le côté tiroirs sans y trouver d'indices particuliers, si ce n'est trois nouveaux noms:
Simon Rosenberg, Marc Diebolt et Suzanne Hommel...
22h10...

Vanessa eut un petit sourire amusé quand Denis prit le scalpel. Mais elle reprit vite son sérieux.
"On en finit avec cet étage. Et vu ce qu'on y a trouvé je suis pas sûre d'avoir vraiment envie de visiter la cave... Néanmoins nous avons tous été les cobayes d'une expérience, et j'ai pas trop envie de finir comme les autres. Alors on va retourner toute cette putain de barraque et on y foutra le feu en partant. Quand tout dedans sera mort...définitivement. Enzo tu me couvres ?"

"Ok !...je couvre ton...tes arrières !"
L'ambiance était plutôt à la détente pour évacuer le stress vécu dans la salle d'autopsie. Mais chacun retrouva très vite son sérieux à l'annonce du retour dans le couloir. Destination inconnue ...
Vanessa retourne dans le couloir, marchant au centre, arme à la main, les sens en éveil...
Elle était suivit de très près...

Le groupe arrivait devant une autre porte. La salle jouxtait celle où se situait le passage caché. Tout le monde était sur le qui vive...

"Bon, ben c'est parti hein ?"

Vanessa venait de mettre la main sur la poignée. Elle jeta un regard vers Enzo, mais bien sûr il était prêt. Elle colla son oreille à la porte puis l'ouvrit, braquant son arme vers l'inconnu.



Sans fenêtre ni système de ventilation apparent pour l'aérer, l'odeur de pourriture et le manque d'air frais dans la pièce étaient insupportables.
Excepté le doc, rompu de par son métier aux odeurs malodorantes de corps en décomposition, chaque personnes du groupe dû prendre une bouffée d'air présente dans le couloir pour pouvoir retourner dans la pièce et continuer à collecter des indices.
Vanessa plaqua un mouchoir sur son nez et pénétra dans la pièce plus en avant suivit de près par Enzo et son fusil.
Cette grande pièce aux murs et au sol recouverts de briques renfermait en son centre un immense aquarium de verre de la taille d'un cercueil qui est relié par des tuyaux de caoutchouc à une pompe électrique et à un grand baril en acier. Il y a d'autres objets visibles. Outre un fauteuil en cuir craquelé et déchiré, il y avait trois étagères comprenant plusieurs cruches d'un liquide verdâtre, des bocaux renfermant des choses atroces et quelques ouvrages sur la médecine et la façon de conserver les corps...


L'arrière d'une grande étagère masquait le mur ouest. Un petit accès sur la droite était barré par des morceaux de caoutchouc qui pendaient du plafond. Du bruit était perceptible de l'autre côté de l'étagère...

La mésaventure de Enzo ayant servi de leçon, c'est sans trop s'aprocher que Vanessa tentait de voir ce qu'il pouvait y avoir à l'intérieur de l'aquarium de taille humaine. Histoire de voir s'il n'y avait que des vulgaires poissons rouges... Elle fit tout de même signe à Enzo de la couvrir.
Angus s'avançait en même temps que la belle pour voir également ce qu'il y avait dans l'aquarium du centre. Il lui dit à mots couverts:
"C'est du formol, çà sert à préserver les organismes vivants de la décomposition"

Enzo était près à intervenir et denis flanait près des étagères, tapotant à tout hasard avec son index les bocaux comme pour s'assurer que ce qui se trouvait à l'intérieur était bien inoffensif...et hors d'état !

Vanessa et Angus voyait maintenant clairement le contenu de ce grand aquarium. A l'intérieur était plongé une de ces créatures situées entre le rat et...l'être humain. Elle était complètement immobile... Les yeux grands ouverts. La chose était énorme. Bien plus grande et plus effrayante que celle rencontrée dans une des pièces du rez de chaussée...
22h16...
Le bruit avait cessé au delà de la grande étagère...
Le temps était suspendu.

Vanessa désigna l'incubateur et se mit à chuchoter :
"Angus, la vraie surprise ce serait que ce truc ne se mette pas à bouger. Votre arme est prête ? Dès qu'il remue vous lâchez toute la sauce. Enzo, tiens-toi prêt, je vais voir ce qu'il y a derrière l'étagère. Denis...euh...t'as ton scalpel ? "

Denis sort une main de sa poche, entrainant par la même le scalpel qu'il agita sous le nez de qui voulait bien le voir. Vanessa continua:
"Et ben fais gaffe à pas te couper avec."

Elle lui adressa un sourire à faire fondre les prix du pétrole et un petit clin d'oeil complice.
Denis enchaina d'un ton qu'il pensait assuré, mais qui en fait ne l'était pas du tout:
"...je...je suis prêt !"

La belle, retenant son souffle et reprenant sa concentration, se dirigeait déjà vers la grande étagère, suivit comme son ombre par Enzo, qui revêtait une allure de circonstance très professionnelle.
Vanessa fit le moins de bruit possible lorsque d'un pas souple elle traversait les morceaux de caoutchouc qui faisaient office de porte.
Le doc restait avec Denis, surveillant attentivement le contenu de l'aquarium, le fusil à pompe prêt à cracher le feu...
22H18...

Enzo se trouvait devant la porte, son arme situé entre 2 pans de caoutchouc, prêt à intervenir...
Vanessa, elle, avait franchi la porte !...
Assez rapidement, une voix assez rude se fit entendre...avec des intonations masculines.
Une mystérieuse voix commença à parler derrière la grande étagère.

" ...Miss... Vanessa Richert !... La pute des riches...Ne fais pas l'erreur de me tirer dans le dos où tu le paieras de ta misérable petite vie de débauchée..."

La voix insiste bien sur les mots miss et pute !

La voix déterminée de Vanessa se faisait entendre. Assez fort! comme si c'était fait exprès pour que tout le monde puisse entendre:
"Houla, des insultes maintenant ? On touche le sumum de l'horreur, là. Je suis très très vexée par toutes les méchancetés que tu viens de dire, le travelo-blondasse. Et je pense que je vais me mettre à pleurer. Mais le seul truc qui m'empêche de dépuceller ton gros cul de mal baisée au 9mm, c'est le gros bouton rouge que t'as sous la main et qui menace de faire tout pêter."

"Tu fais quoi sur ton ordinateur ? Tu chattes sur Meetic ? Tu te cherches un petit mari ? Et pourquoi t'as pas appuyé sur ton bouton ? Parce que tu nous veux vivants pour l'expérience ? Alors partant de ce principe, et puisque je suis destinée à mourir, donne-moi une seule bonne raison de pas répandre ta cervelle dans la pièce."

L'autre voix reprit de plus belle:

"...Meetic ?...Tchat ?!...Tu as vu juste. C'est comme cela que je sélectionne mes sujets....Entre autre... Je dois reconnaître que je m'amuse beaucoup avec vous. Vous êtes ...comment dire ?...distrayant ! Quant au cul de cette pétasse blonde, comme tu l'appelles si bien, éclates le si tu veux ! De toutes façons elle est condamnée..."

Un moment de silence puis la voix reprit:

" ...Une jolie marionnette n'est ce pas ?!...Oh, elle avait une vie agréable...Un mari aimant...Un petit garçon qui aurait bien aimé connaître sa ...maman !...Le pauvre...Peut être sera t-il lui aussi un jour un de mes sujets ?!"

La voix était emprunt d'ironie malsaine:

"Elle n'attendait plus que toi et ton...9mm ! Pour lui plomber le cul ! Une dernière fois..."

Vanessa échangeait sa place avec Enzo. elle semblait sonder le sol et les murs à la recherche de quelques choses...Tout en cherchant elle dit tout haut:
"Et moi je suis une pute ?! Tu veux pas me parler de moralité non plus ? Alors j'suis peut-être une pute, mais je vends que mon cul moi. Que t'a rapporté ton âme blaireau ?"

La silhouette d'Enzo était visible à travers la porte. Il maintenait quelqu'un en joue.
La mystérieuse voix reprit de plus belle. Le ton devenait plus brusque et plus sec.
"...Cela tu le sauras lorsque tu deviendras ma nouvelle marionnette !...Mais pour cela, il va falloir venir jusqu'à moi...."

BAAAMM !...Elle a pressé l'interrupteur...BAAAAMM !.... Sale pute....BAAAAMMM !....BAAAAMMM !...

Des cris stridents retentirent dans la pièce...Puis des borborigmes effrayants...Un bruit de chute ...
Denis guettait la réaction de la belle, puis celle d'Angus. Son scalpel lui paraissait maintenant ridicule. Son visage blémit lorsque son regard croisa à nouveau l'aquarium.

" Regardez !?...Le formol !...Il devient trouble !..."

Le formol prit effectivement une couleur sombre. On ne distinguais quasiment plus la forme de la créature.
La voix d'Enzo se fit à nouveau entendre. Son ton était des plus alarmiste...
"...On a de la compagnie...Deux créatures approche par le couloir Ouest...Il se dirige vers la porte. Bloquez là !...

La belle fut la première à réagir:
"Doc ! L'aquarium ! Feu ! Feu ! Feu !"

"Par tous les Saints d'Ecosse !!! le trouble du formol est certainement un réactif qui va éveiller le rat ! Denis sectionne les tubes de l'aquarium avec ton scalpel pendant que je bloque la porte"

Vanessa bondit vers les étagères situées à côté de la porte. Immédiatement suivi par Angus qui avait compris l'urgence de la situation.
Vanessa se glissa derrière le fauteuil et positionna son dos contre le meuble. Avec ses jambes, elle prit appui contre le mur et poussa de toutes ses forces afin de déplacer cet encombrant objet devant la porte. Elle était aidé dans son entreprise par le doc, qui avait eu la même idée...L'étagère bougea aisément sous le poids des deux personnes et finit sa course devant la porte au moment où celle ci commençait à s'entrebailler. Un bon nombre d'objets tombèrent au sol, certains se brisèrent... Une gueule abominable fut visible un court instant avant que la porte ne se bloque.

Denis avait entamé deux tuyaux au scalpel et était entrain d'attaquer le troisième. Il se répétait inlassablement la même phrase: "tu peux y arriver..."

Vanessa s'accroupit derrière le fauteuil, brandit son arme et se préparait à tirer sur le premier truc mort-vivant qui passerait.
Angus se plaquait de tout son poids contre l'étagère et mit en joue l'aquarium.

"Denis, éloigne-toi de l'aquarium..." dit-il en armant le fusil

Mais déjà les yeux de la chose s'ouvrait.
Les yeux s'orientaient instinctivement vers Denis qui était obnubilé par les tuyaux et l'ordre du doc...

Angus cria:
"Denis à terre !".

Pour être sûr de na pas rater le rat et de ne pas toucher Denis, il s'interposait entre lui et l'aquarium et fit feu à bout portant.
"...BAAAMMM !...BAAAMM !..."

Le coup de feu partait en même que la chose dans l'aquarium se mouvait.
La célérité avec laquelle la créature sortit de son antre eu pour effet de faire volet en éclat le verre, aidé en cela par l'impact de la volée de plomb que lui adressa le doc...Dans la confusion provoquée par l'explosion de l'aquarium, entre débris de verre et écoulement de formol, tout le monde remarqua que le coup avait porté. Le flanc de la créature fut touché sans qu'aucune réelle gêne ne se manifeste dans son comportement. Tout au plus pouvait on remarquer que du sang noir s'en écoulait...
Une ambiance de chaos total régnait dans la pièce... Le bruit des chocs contre la porte barricadée accentuant ce climat oppressant.

Le doc rechargea son arme, alors que Denis se déplaçait rapidement à quatre pattes vers la grande étagère afin de rejoindre Enzo.
Malheureusement pour lui, la chose était déjà sur ses talons et fondit sur son dos, ses puissantes griffes et ses abominables doubles rangées de canines en avant...
"AAARRRGGGHHHH...."

Le cri fut terrifiant...et le choc d'une extrême violence. Le tee shirt du jeune garçon fut très rapidement mis en lambeaux et des estafilades impressionnantes et béantes furent vite visibles entre ses frêles omoplates ainsi qu'à l'extrémité de la nuque.
Le prédateur avait choisi sa première proie...et tel un chat avec une souris, jouait avec elle !...
Vanessa entama une approche discrète. Il ne fallait pas toucher Denis. Le doc pouvait maintenant réarmer...
Un point rouge se matérialisa soudain sur la créature. L'origine se trouvait derrière l'étagère...Enzo !...Il fallait être précis...et rompu aux combats extrêmes....Une jeune vie en dépendait !...

Le bruit d'une balle tirée d'un fusil d'assaut muni d'un silencieux...
"...TWOUUFF..."

Le coup fit mouche avec une précision chirurgical. L'impact se situant à la base de ce qui devait être l'os occipital...
Le choc fut sévère et la créature encaissa difficilement la douleur. Il fit claquer sa gueule dans la vide...Son regard balayant le périmètre devant lui. Il avait distingué la cause de sa souffrance...Un tireur embusqué ! La créature était loin d'être résigné...Elle laissa un Denis inconscient et se ruait avec une fulgurance soudaine vers la cache d'Enzo...
L'étagère placée devant la porte commençait à bouger dangereusement sous les assauts repétés des deux autres monstres du couloir....Le danger allait en s'accroissant !

Vanessa profita du fait que la créature n'était plus sur Denis pour lâcher une rafale de 9mm dans son arrière train, histoire de lui plomber le cul...
"BAAAMMM !...BAAAMMM !..."

Touché à deux reprises !...La créature continuait sa marche en avant...
"BAAAMMM !..."

Raté !...Le doc fit exploser un morceau de l'arrière de l'étagère.
La créature traversait la porte en caoutchouc. Un choc entre deux corps...Un combat acharné...Un coup de feu "TWOUUFF!..."
" RGHWWAAAAARRRRGHHH !....." Un cri de douleur inhumain et insoutenable...
Puis un bras arraché...se frayant un chemin entre deux pans en caoutchouc, il atterissait rudement sur le sol de la pièce...ensanglanté !...
"SCHTCLIIINGG !...".Un bruit de vitre brisé.
22H22...

Au corps à corps ça devenait différent. Les créatures avaient un net avantage. C'était pas bon du tout. Enfin qu'est-ce qui était bon dans cette barraque pourrie ?
Vanessa glissa son arme dans son holster et attrapa un débris de verre issu des reste de "l'aquarium". Elle le choisit assez gros pour être planté, mortellement de préférence mais assez vite pour ne pas perdre de temps. Pour ne pas se couper, elle l'inséra au coeur d'un livre de médecine à reliure épaisse, ne laissant dépasser que le tranchant du verre.
Puis elle se rua vers l'endroit où Enzo et le monstre se battaient. Tenant le livre des deux mains, elle se préparait à planter la lame dans la bête. Plusieurs fois.
Tout en courant vers la porte, elle s'adressa d'un ton alarmiste au légiste:
"...Doc !...La porte !...Sécurise là !... Ils ne doivent pas entrer... sinon on est mort..."

La belle traversa la porte pour rejoindre Enzo. Elle espérait que...Vite !...Sa silhouette avait disparu...
Denis ne bougeait toujours pas...Angus plaquait son poids sur l'étagère...Il ne fallait pas qu'ils entrent.
22H23...

Au bout d'un moment qui semblait durer une éternité, comme si le temps avait paru suspendu, Enzo réapparu. Il avait l'air intact...du moins si l'on exceptait une triple balafre sur le côté droit de son visage. Ses traits étaient tirés. Un mélange de fatigue, de peur et de stress amalgamé avec un brin de détermination...
Le doc bataillait ferme avec des assaillants qui essayaient de pénétrer leur sanctuaire temporaire. Les coups de boutoirs s'amplifiaient et il avait de plus en plus de mal à les contenir. Chaque coup l'ébranlait fortement, et la porte s'entrebaillait de plus en plus, laissant apparaitre des faciès monstrueux et tueurs qui puaient la mort !...
Denis était toujours étendu au sol, le dos lacéré et en sang...Il était entrain d'essayer de se mouvoir avec peine et souffrance...
Vanessa réapparaissait à son tour dans la pièce principale à reculons. Elle parlait d'une voix ferme, mais douce, mais on sentait la tension dans chacun de ses mots.
"Ca va Doc ?..."

Le doc cherchait du regard un soutien providentiel. Vanessa enchaina rapidement, comprenant l'urgence d'agir vite:
"...Enzo va couvrir la porte".

Enzo n'avait pas attendu l'injonction de la belle, et se lança de tout son poids sur l'étagère. Son aide fit regagner du terrain par rapport aux forces hostiles.
Le doc profita de la force décuplée d'Enzo pour chercher le fauteuil et le glisser devant l'étagère, deux pieds relevés et le dossier bien calé sous une des étagères. Cela devrait les ralentir !?...
Une fois cette action accomplie, il se saisit spontenement de son fusil. Comme un vieux combattant qu'il n'était pas...
Vanessa pris les choses en main:
"...Doc ! Regardez la plaie d'Enzo et essayer de reveiller Denis, il faut qu'on s'arrache. Ensemble ce serait mieux...et ça urge !..."

Le doc, dans un état second certainement causé par un stress auquel il n'avait pas l'habitude, orienta le canon vers l'interstice que formait la porte et le mur et pressa la détente:
"...BAAAMMM !..."

Le coup fit mouche. Une des créatures fut repoussée et du battre en retraite... Mais déjà une autre prenait sa place !...L'impact eu également pour effet de faire exploser un morceau de porte, ce qui laissait maintenant une ouverture aux créatures qui n'existait pas avant...
Une puissante patte se faufila dans la brêche, essayant de s'en prendre à touts ce qui se trouvait sur son chemin. Son but était toutefois très clair, c'est l'étagère qui devait dégagé en premier...
La donne avait changé... Un atout inespéré était apparu dans le camp d'en face !
Vanessa s'adressa à Angus:
"Passez-moi le fusil : Si Regine revient, je préfère l'accueillir comme il se doit. Quand on sera tous sur pied, on détalera par la baie fracassée en passant le reste de la blonde en premier...euh...vous verrez bien de quoi je parle..."

Son regard d'émeraude ne quittait pas l'ouverture.
"Allez. Viens salope. Viens voir tata Vanes'. J'ai de la super tarte bien chaude pour ta petite gueule d'amour."

La patte continuait son entreprise de destruction sur la pauvre étagère. Morceaux par morceaux...
Les assauts se répétaient inlassablement contre la porte.
22H26...

Pour Enzo, les soins pouvaient attendre, ses jours n'avaient pas l'air compté, mais le doc allait quand même essayer de soigner Denis qui avait l'air d'être sérieusement blessé. C'était une question de devoir. Qui plus est, il ne voyait pas ce qu'il pouvait faire d'autre pour l'instant.
Il venait, sans le vouloir, d'empirer la situation avec le coup de feu porté sur la porte. Il avait pour le moment besoin de se rendre utile et les chances de survie du groupe seront encore plus fortement réduites si Denis n'était pas capable de se mouvoir.
Il espèrait avoir encore assez de volonté et de sang froid pour accomplir cette tâche.

Il fouilla rapidement dans sa malette, ses deux genoux au sol à côté du jeune garçon. Un arrêt des saignements les plus importants, une désinfection rapide, une piqure d'adrénaline, çà ne devrait pas prendre longtemps pour qu'il reprenne connaissance...
Pendant que le doc administrait les soins d'urgence, le combat pour la préservation du sanctuaire suivait son train...
La plus grosse des créature continuait à arracher des morceaux d'étagères...le dénouement était proche !...

"BAAAMMM !...BAAAAMMM !..."

Avec une précision de tous les instants, Vanessa retardait inlassablement l'échéance. Il fallait donner du temps à Angus. Les créatures hurlaient de douleurs à chaque impacts qui portait, mais elles revenaient à chaque fois plus déterminées. Elles étaient assez intelligentes pour se relayer dans leur entreprise...
L'esprit en plein ébullition, l'attention du doc passa de Denis à la machine qui maintenait le rat en catatonie. Si un produit avait été injecté pour le réveiller, il y avait sûrement aussi un produit qui le maintenait endormi et qui était peut-être encore dans l'une des cuves attenantes à l'aquarium brisé.
La piqûre d'adrénaline injectée, au plus près du coeur, Il essayait de repérer des yeux ce produit...

Il se leva précipitement, laissant choir sa malette aux côtés de Denis qui reprenait des couleurs après l'injection mais qui n'arrivait pour le moment toujours pas à se maintenir debout. La douleur restait très vive au niveau du dos, ses plaies nécessitants un bon nombre de sutûres...
Il inspecta rapidement la cuve et se dit à lui même:
"...Par Saint André !...sa devrait marcher !? Que risque t-on après tout ?...Allez Angus, du nerf !..."

Il se dirigea vers une étagère et récupéra trois fioles...Les seuls qu'il pu trouver !...Il les vida de leur contenu et retourna vers la cuve.
Il en ôta le chapeau à l'aide d'un objet lourd trouvé dans la pièce. Trois coup suffirent pour en venir à bout...
"...Mmmmh...Intéressant !..."

Le doc paraissait dans un état second. Une idée avait germé en lui, et lorsqu'il était dans cet état là, rien ne pouvait le déconcentrer de son but...
"BAAAMMM !..."

Vanessa continuait de harceler les créatures qui essayaient de pénétrer dans "sa pièce". Une patte d'une des créatures était salement amochée. Si au moins l'une d'entre elles pouvait crever !... Elle gardait également un oeil sur le flanc Ouest...au cas où !

Le doc, après avoir récupéré un petit couteau suisse dans sa malette, en déplia un tournevis et s'affaira sur la cuve. Un sourire de satisfaction se lisait sur son visage.
Il prit un petit tuyau médical, plaça une des extrémités dans la cuve et l'autre dans sa bouche. Il aspirait...Un liquide incolore arriva rapidement et il plaça l'extrémité du tuyau dans l'une des fioles...Une fois celle ci remplie, il réitéra l'opération avec les deux autres.

Les coups portés contre la porte et l'étagère devenaient par moment moins virulents...Ces moments coincidaient avec l'absence dans l'assaut de la plus grosse des créatures qui paraissait vraiment très résistantes aux balles...Il fallait trouver un moyen, et vite !
Denis était assis par terre. Tout en essayant de se relever, il continuait à gémir...

Angus avait fini, il s'adressa à ceux qui l'écoutaient avec impatience:
"...Avec ce produit, on pourra peut être s'en sortir !...Il faudra le balancer sur les bestioles quand on tentera notre sortie !... Pour les foutre dans le coltard. Nous, nous passerons avec un bandeau sur la bouche pour éviter de le respirer ! Qu'en pensez vous ?!..."

Angus était à juste titre assez fier de son idée. Il attendait tout de même l'approbation de ses compagnons...
22H30...

Alors c'est comme ça que le Doc prenait son pied ? Avec des petites fioles ? Peut-être gagnerait-il à devenir zombi ? Pendant qu'elle se disait ça, histoire de penser à autre chose, Vanessa ne put s'empêcher d'espérer que le cocktail Angus ferait son effet.
"J'en pense que, dès que Denis peut se bouger les fesses tout seul, on dégage par la baie vitrée à l'ouest et qu'on pourra toujours leur laisser ta préparation écossaise en cadeau."

Denis qui avait repris ses esprits, rétorqua à la belle:
"Laissez moi encore une minute pour souffler, j'ai les jambes en coton...et j'vous parle pas d'mon dos !..."

Il inspira profondément et continua:
"J'vais déjà prendre de l'avance..."

Il se mit sur ses genoux et se dirigea péniblement vers les murs pour avoir un point d'ancrage. Il se hissa avec peine et , tot en se tenant, progressa vers la petite pièce à la baie vitrée. Enzo lui dit:
"Fais gaffe à toi !...Pas de bruits et pas de gérémiades...sinon..."

Il arrêta sa phrase. Ce "sinon" en disait vraiment trop long...Et il ne voulait pas lui faire plus peur encore !...Enfin si c'était possible d'avoir plus pleur !...Enzo le regarda et lui dit une dernière chose:
"Ne te hasardes pas à côté...Il y a une...c'est pas jolie à voir..."

Le doc n'avait rien dit. Il attendait les instructions des deux experts en armes et en stratégie. Il finit par demander:
"Comment doit on procéder ?... On les lance ?...et on prie pour que ça fonctionne..."

Enzo, toujours secoué par les assauts répétés, finit par regarder Vanessa et lui dit:
"Vaness', je croie que j'ai sur moi deux charges de C2 et une grenade à gaz lacrymogène! Je pense que l'on pourrait s'en servir !?...Nan ?"



Le doc s'approcha et sortit les deux charges explosives de leur étui. La question restait la même...Comment allait il procéder pour se sortir de ce guet apens ?
22H33...

Vanessa ne reflechissait plus, elle agissait. Deux charges de C2 ! Putain, mais c'est qui ce mec ?
"On place une charge de C2 sur la porte. Boum dans 30 secondes. On se tire par derrière pendant ce temps. On laisse le Angus Spécial en cadeau. L'explosion aura ouvert la porte. Ils entreront et se prendont le gaz dans la face alors que nous on sera déjà barrés. Over."

Vanessa pensa intérieurement qu'elle aurait tout aussi bien pu s'engager au GIGN finalement. C'est con que l'uniforme soit aussi moche...
Enzo réfléchissait en même temps et finit par dire:
"...OK ! Préparez tout pendant que je les retiens ici !...."

Une nouvelle secousse des plus violentes l'ébranla fortement. La reine mère des créatures était certainement reparti à l'assaut!?

" ...Placez les charges dans l'entrebaillement de la porte !...à deux pas de l'ouverture de préférence. Vaness'!? Règle le détonateur sur ...- une nouvelle secousse importante - ...30 secondes ! Doc !? Allez rejoindre Denis et préparez vous à traverser...J'ai vu une porte plus loin, mais je ne sais pas si elle est ouverte ! Sinon il y a certainementt l'option de l'escalier ...Du moins j'espère..."

Cette fois ci, c'était Enzo qui prenait les choses en main. Tout le monde écoutait attentivement ses consignes. Tout le monde faisait confiance en son expérience...

"Vanessa, si ça marche pas, -secousse- va falloir que tu me couvres. je cours vite, mais peut être pas assez...Prends mon fusil...au cas où...il risquera de t'être plus utile qu'à moi..."

Le doc rejoignit Denis et écouta à distance les dernières consignes...

"..T'as juste à armer une fois!...l'interrupteur à abaisser d'un seul cran ...Les charges exploseront dans... -secousses importantes-...trente secondes...moi je viendrais dans...disons vingt cinq ! Place les fioles entre la charge et la porte et oriente le C2 vers la porte. Le souffle balayera les fioles vers les créatures...si tout fonctionne comme prévu..."

Vanessa prépara le tout comme indiqué par Enzo. Il ne restait plus qu'à actionner l'interrupteur.
"Attends !... Vaness' ...tu vaux mieux que tu ce que j'ai pu entendre ! -secousse très importante - t'es une fille chouette !... Si jamais j'devais pas revenir...prends soin d'eux..."

Une autre secousse ébranla l'ensemble de la barricade.
"Ils reprennent leur élan ...Allez ! C'est le moment..."

22H37...

"Fais pas chier. Je suis exactement ce que t'as entendu de moi. Mais si tu reviens vivant, je te fais un prix."

Vanessa fit un clin d'oeil à Enzo, mais on n'avait pas le temps pour ça. Elle plaça consciencieusement la charge et actionna l'interrupteur d'un cran.
...30 secondes...
Elle prit le fusil qu'il lui tendait et se mit en position pour le couvrir entre les deux pièces.
"Mais à ta place, je me magnerai parce qu'avec ta nouvelle tronche, je vais peut-être me mettre à réfléchir."

...25 secondes...

Le corps déchiquetés de la femme blonde gisait dans la petite pièce. Elle était couchée dans les débris de verre de la baie et dans une mare de sang sombre...Un bras manquait à l'appel.
Divers médicaments se trouvaient toujours sur l'étagère et d'autres étaient disséminés au sol...
L'ordinateur était toujours allumé...

"Doc, balancez le corps avant de passer par la fenêtre. On sait jamais ce qui peut traîner derrière."

...20 secondes...

Angus et Denis prirent sur eux pour balancer la malheureuse de l'autre côté de la baie. Denis eu plus de mal en raison de ses douleurs lancinantes au dos...


"Boum"...Le corps se trouvait à présent dans le couloir. Aucun mouvement n'était perceptible...Il fallait y aller...Lequel allait passer le premier ?...Le compte à rebours était lancé !

...10...9...8...

Angus fut le premier à franchir le pas. Il atterit le plus silencieusement possible dans le couloir. Le seul bruit perceptible était le verre qui craquait sous son poids. Les bruits contre la porte reprenaient de plus belle et résonnaient fortement dans le couloir, ce qui couvrait la fuite du groupe. Angus aida le jeune garçon à franchir la baie et tout deux se dirigèrent vers la porte de la prochaine pièce, leur progression se faisant au milieu d'une multitudes de déchets et de poussières.
...6...5...

Vanessa fixait la scène. Elle avait la désagréable impression d'avoir oublié un détail...mais maintenant il était trop tard. On ne pouvait plus faire machine arrière.

...4...

"MAINTENANT !...Go Vaness', rejoins les autres"

Enzo avait bondi après un assaut féroce contre la barricade. Les créatures attaquaient désormais toutes les 3 secondes environs. Cela, Enzo l'avait remarqué.
...3...2...

Vanessa suivit du regard le départ d'Enzo. Puis, à son tour elle se dirigea vers la baie...Il ne fallait surtout pas se géner au moment de la franchir...

BAAAMMM !...CLANG...1...BBBOOOOUUUUUMMMMMM

La déflagration fut impressionnante et des cris de douleurs furent entendu...
Vanessa était dans le couloir...Il fallait rejoindre les autres qui visiblement ne se trouvaient plus dans le couloir. La porte ne devait pas être fermé à clef...D'ailleurs, Vanessa remarqua assez rapidement que celle ci avait été laissé légèrement entrebaillé par Angus et Denis...Mais aucune lumière ne filtrait par l'interstice...
Des bruits de pattes griffant le sol s'approchèrent lentement de la baie par le couloir...et Enzo ne venait toujours pas.
Vanessa hésitait...

En passant de l'autre côté de la baie vitrée, Vanessa eut comme premier reflexe de regarder si le monstre du bocal avait laissé des traces de ses blessures dans le couloir. En principe, Enzo ne l'avait pas raté et si y'avait pas son cadavre c'est qu'il se planquait quelque part.
Mais Enzo ne sortait pas. Vanessa était tiraillée. Rejoindre la porte entrebaillée ou...

Un bon zombi est un zombi re-mort. Partant de ce principe et puisque Enzo lui avait laissé une arme redoutable autant s'en servir. Vanessa s'assura qu'aucune sécurité ne bloquerait le tir et qu'elle était bien en mode rafale. Elle prit sa respiration et c'est en apnée qu'elle surgit dans le couloir. Ces batârds imaginaient qu'elle allait fuir, courir, se cacher ? Une bonne douche au 9mm dans la face leur expliquerait mieux le caractère de Vanessa.
OK ça la défoulait de défourailler sur tout ce qui rampait dans ce couloir. Mais surtout elle voulait laisser une chance à Enzo.
"Angus, Denis, on reste groupés, visuel, merde !"

Au son de la voix de la belle, la chose qui se trainait jusqu'à l'intersection du couloir stoppa brusquement sa progression.
Enzo ne venait toujours pas...Quelque chose à certainement du l'arrêter...
Le temps était à nouveau suspendu ! Aucun bruit en provenance de la pièce à l'aquarium...Rien qui venait par le côté baie vitré...Ni Enzo ni aucune autre créature...
22H39...

Angus essaye d'avoir un visuel avec Vanessa pour lui signifier qu'il n'y avait rien de dangereux dans la pièce. Une fois cette action accomplie et la certitude de s'être fait bien comprendre, le doc se faufila hors de la pièce afin de passer un coup d'oeil furtif au coin du couloir le plus à l'ouest pour voir ce qui les attendait après.

De son côté, Vanessa jetta à nouveau un regard dans la pièce à l'ordinateur. Rien ne bougeait !...Aucun mouvement !
Elle y retourna à pas de chat, évitant de faire du bruit avec les débris de verre au sol...

Putain Enzo, merde !... 5 mètres en 5 secondes, pourtant...Qu'est ce qu'il fout...
A nouveau le groupe était coupé en deux...Et au milieu, une menace pesait !....
22H41...

Des bruits d'objets jetés au sol, un cri de femme...
" BAAAMMM..."

Un coup de feu !...
Puis, peu après, un objet en verre qui se brise au sol...
La tension était à son comble.
Sans compter la progression dans le couloir d'une créature aux griffes acérées.
Où allait elle frapper ? Et surtout à quel moment ?...

La guerre des nerfs venait de débuter...
22H47...